Citations sur T'inquiète pas, maman, ça va aller (26)
J'avais tout prévu. Tout planifié. J'aurais un enfant à 30 ans. Camille naît un mois après mon anniversaire. Tout est sous contrôle.
Pourtant, la vie n'est jamais là où on l'attend... Sinon ça ne serait pas drôle.
Nous avons tous des raisons de pleurnicher sur notre passé, notre présent ou notre futur. Je ne sais pas quel sera le mien avec Camille, mais j'ai décidé qu'il sera merveilleux. Je suis la seule créatrice de ma vie et là, maintenant, tout de suite, Camille et moi sommes en complétude. La vie n'est pas le passé ni le futur. Et l'instant présent est pour Camille et moi merveilleux. Nous n'avons besoin de rien. Nous jouissons de la vie et de ce qu'elle nous offre, nous la vivons avec joie et gratitude. Le reste m'importe peu.
Nous naviguons d'espoirs en déceptions, et j'ai parfois le sentiment de ne faire tout ça que pour les autres, uniquement pour les autres, pour qu'ils puissent mettre Camille dans une case , bien rangée...Moi non plus, je rentrerais pas dans les cases, et ils ne m'ont pas lâchée, jusqu'à me propose de triple ma troisième.
En regardant ma fille grandir, en grandissant avec elle, j'ai cessé de pleurer sur mon sort, j'ai changé de point de vue et des centaines d'horizons nouveaux se sont ouverts.
Accepter ce qui est et non ce que je voudrais qui soit. Accepter les autres, mes faiblesses et les leurs. Accepter que l'on ne puisse pas changer l'autre, mais que l'on peut changer notre regard sur lui. Accepter que ma fille soit différente.
C'est la clef, et j'aurais dû commencer par là.
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En réalité, c'est bien plus loin que je vais enfin trouver des réponses : en moi. Car ce n'est pas ma fille qu'il faudra soigner. C'est moi qui devrai apprendre à évoluer. A partir de ce moment où j'en prends conscience, tout change dans ma vie. J'ose plonger à l'intérieur de moi. Je vais tout faire pour y puiser les ressources nécessaires dans le seul but d'accepter cette chance qui m' été donnée.
Accepter ce qui est et non ce que je voudrais qui soit. Accepter les autres, mes faiblesses et les leurs. Accepter que l'on ne puisse changer l'autre, mais que l'on peut changer notre regard sur lui. Accepter que ma fille soit différente.
C'est la clé, et j'aurais dû commencer par là.
Je refuse toute réalité me rappelant que ma fille est différente. Rien que ce mot, "handicap", je n'en veux pas, je ne veux pas l'entendre. Je ne veux pas le lire et encore moins l'écrire.
Car la vie est un jeu. Nous pouvons décider du rôle que nous y jouons. Je vais apprendre à ma fille à participer à ce grand mouvement, avec légèreté.S'enrichir d'expériences, de sensations, de perceptions, afin de faire grandir sa conscience et de réaliser que rien n'est grave.
Elle parle aux nuages et aux amis invisibles qu'elle porte sur ses épaules... Et puis il y a "les autres" aussi, ceux qui vivent dans sa tête.
Ma fille n'est jamais seule et moi tellement.
Nous sommes tous une partie de Dieu. Cette révélation finit par me bouleverser complètement, et je sais qu'à partir de ce moment ma vie ne sera plus jamais la même. Je vais aimer encore plus la petite partie de Dieu en chacun.