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Critique de danslabibliothequedanne


Tous les gens de ma génération connaissent Jean-Louis Fournier sans même le savoir !
On a tous regardé Casimir et on se souvient tous de l'oiseau Antivol, qui avait le vertige, et j'ai découvert que l'auteur avait aussi créé la Noiraude...

Jean-Louis Fournier est écrivain, humoriste, et réalisateur de télévision.
Il a travaillé avec Pierre Desproges, et le connaissait bien, ça en dit long sur son humour !

Mais sa vie de papa a été moins risible...

Dans ce livre paru en 2008, qui a obtenu le Prix Fémina, l'auteur nous raconte sa vie de père de deux garçons handicapés, mentaux et physiques, Mathieu et Thomas, nés à 2 ans d'écart. Il leur offre ce livre, comme un gage d'amour.

Jean-Louis aurait d'ailleurs préféré qu'on les appelle des garçons "pas comme les autres".

"Où on va, papa?" était l'unique phrase que répétait en boucle Thomas dès qu'il montait en voiture.

Dans un style concis, avec des chapitres très courts et tous percutants, il nous raconte non sans humour parfois, ou tout au-moins une certaine dérision - et comme c'est le papa, je pense qu'il peut se le permettre - la vie de ses enfants depuis leur naissance.
Il manie le second et même parfois le troisième degré !

Mais c'est surtout un livre poignant, bouleversant, qui fait réfléchir, même quelqu'un comme moi qui n'a pas eu d'enfant.

J'en suis sortie évidemment triste et retournée, mais jamais je ne pourrai imaginer le poids qui a pu peser sur les épaules de Jean-Louis Fournier. Poids du quotidien, poids de la culpabilité, poids de l'inquiétude, poids de la grande fatigue, poids de l'injustice, etc... et tout cela s'additionne !

Les enfants et la famille :

" Mes enfants, quand ils étaient bébé, étaient très proches des autres bébés. Comme eux ils ne savaient pas manger tout seuls, comme eux ils ne savaient pas parler, comme eux ils ne savaient pas marcher, ils souriaient parfois, surtout Thomas. Mathieu souriait moins...
Quand on a un enfant handicapé, on ne le découvre pas toujours tout de suite. C'est comme une surprise."

J'ai cherché un peu sur internet, on comprend dans le livre que Mathieu est déjà décédé au moment de l'écriture, et Thomas est également mort, mais on n'en sait pas plus. J'ai une pensée pour eux.

L'auteur parle évidemment en tant que père, et il mentionne parfois la maman des enfants. J'ai su qu'elle avait répondu à l'époque à certains chapitres, mais je m'en suis tenue à la lecture de ce livre et à ce qu'il m'a apporté : réflexions sur la vie, sourires parfois, coups au coeur, espoir, chagrin.

Une petite fille Marie est née de ce couple, par la suite et elle va bien ! En tout cas Fournier nous parle de sa naissance, mais pas de sa vie de fille "comme les autres". Je crois malheureusement qu'ils ne s'entendent plus...

L'auteur mentionne aussi à plusieurs reprises son propre père, et probablement l'alcoolisme de celui-ci, comme si cela pouvait être pour partie, une explication de la maladie des enfants. Je vous le livre comme tel, mais je crois surtout qu'on ne comprendra pas le pourquoi du handicap. 😔

À titre personnel, avec un oncle trisomique, j'aurais dû ne pas naître.. mais la fin de la guerre en a décidé autrement, la joie et le soulagement étant revenus dans les foyers, ma mère est née... accident ou volonté, moins de peur, je ne saurai pas, mais mon frère et moi sommes là ! 😉❤

À l'époque on ne mentionnait pas encore la trisomie, mais on parlait de mongolisme, et ma grand-mère n'a pas su tout de suite comprendre le manque de tonicité de mon oncle, pendant les premières semaines. La science a tout de même avancé, un peu.

Pour tout un tas de raisons, je remercie la personne qui m'a permis de trouver ce récit dans une boîte à livres.
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