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Critique de afriqueah


Sur la route de NairobiJames Fox

Cold case sous les tropiques, en 1941 : un lord écossais est retrouvé dans sa voiture près de Nairobi, non, ce n'est pas un accident, il a été assassiné.
James Fox entreprend, des années après, la réouverture du cas, en tant que journaliste, et pour cela, il remonte à l'époque des premiers européens arrivés en terre kenyane.
1895 : protectorat britannique d'Afrique Orientale.
1901 : construction de la voie ferrée reliant Mombassa au lac Victoria, avec des difficultés dont les lions mangeurs d'hommes. (Auparavant, il fallait emprunter les caravanes des marchands d'esclaves arabes)
Il faut des pionniers capables d'exploiter ces terres, et rentabiliser le train.
Ceux-ci arrivent vers 1903, certains aristocrates, d'autres, fugitifs, spéculateurs, aventuriers. Ils investissent dans les hautes terres kényanes, les plus fertiles, sous la houlette de Lord Hugh Delamere , parlant swahili, connaissant parfaitement les Massai et leur culture, féodal et grande figure. Ils ne connaissent pour la plupart rien à la culture ni à l'élevage, mais ils bénéficient d'avantages tels que leur vie de migrants, copiant les loisirs de l'Empire britannique ( polo, chasse au gros gibier, golf, bridge, réceptions bien arrosées, smoking et robes longues, diamants) leur permet en outre de considérer les terres adjugées comme les leurs.
Le climat, l'argent facile, les gin fizz , le champagne , le whisky et la cocaïne conduisent à l'éclatement de tous les sens. Autour du Country Club Muthaiga, se forme un groupe hédoniste , méprisant les tabous, pratiquant l'échangisme , le sexe sans limite. C'est la belle époque dans la « Vallée Joyeuse »ou l'opposé de ce que nous montre « Out of Africa », Karen Blixen ne participant sans doute pas aux ébats collectifs, mais Finch-Hatton, sans doute.
Pourquoi revenir sur une période passée depuis longtemps au moment du meurtre ? Beaucoup sont morts, ou retournés en Europe, la joie de la Vallée s'est assagie.
Pourquoi revenir en arrière ?

Parce que la victime, Lord Erroll, a été un des piliers de cette société libre. Sa première femme Idina demandait au diner qui allait coucher avec qui. Elle avait instauré tout un système, dont la pudeur m'oblige à taire le procédé le plus corsé.

Erroll appartient à ce monde d'aristocrates, il aime les femmes, passionnément, toutes les femmes, surtout si elles sont mariées, surtout si elles sont riches. Parmi ses conquêtes, on compte Gwladys Delamere, avant son mariage avec Hugh, Alice de Janzé, une milliardaire américaine, et bien entendu toutes les femmes offertes par Idina chaque soir. Sa deuxième femme vient de mourir lorsqu' a lieu la rencontre coup de foudre avec Diana, qui vient d'épouser un homme de 30 ans son ainé.
Le meurtre restera un mystère, le mari trompé part en prison 3 mois, puis sa femme cherche en Afrique du Sud LE grand avocat de la défense, qui innocente l'inculpé bien qu'étant persuadé de sa culpabilité.
le mari affirmera plusieurs fois « je l'ai fait. », mais les années passent, sa femme se remariera avec le fils d'Hugh Delamere, la vie est un conte de fée…. Et lui se suicidera.
« Sur la route de Nairobi » n'est pas un roman, pas un livre documentaire, pas un thriller, mais un peu tout cela, de plus il nous plonge dans l'atmosphère des viveurs de la belle époque dans les tropiques, leur extravagance débridée, dans cette Vallée joyeuse où l'on demandait aux primo arrivants « Etes vous marié ou bien vivez vous au Kenya ? ».
Titre anglais « White mischief, (espiègleries blanches) d'où le film du même nom.
Et si le « faites l'amour, faites pas la guerre » a un sens, c'est bien celui de cette société, qui, nous dit Fox, a établi ( dans ses débuts) avec la population africaine une véritable relation, amitié, grand respect, curiosité. En particulier les Somalis, souvent très riches, et formant un duo avec leurs maitres anglais : Delamere et Hassan, Berkeley Cole et Jama, Denys Finch-Hatton et Bilea, Keren Blixen et Farah.
Pour la citer « nous étions suivis … par ces ombres nobles, mystérieuses et vigilantes. »
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