L'Amérique messianique. Les guerres des néo-conservateurs

Les néo-conservateurs posent des questions dépassant les frontières du conservatisme américain traditionnel, qui, d'ailleurs, ne les considère pas d'un très bon œil. La liberté et l'égalité sont-elles des valeurs universelles ? Méritent-elles d'être défendues et promues comme telles ? Quand les États démocratiques sont-ils le plus coupable : en intervenant par la force au nom de ces valeurs, ou en assistant passivement à leur écrasement par des régimes tyranniques ?

Les néo-conservateurs ne sont pas les seuls à s'interroger, mais leur mérite est d'avoir placé ces interrogations au cœur du débat politique américain. Leur handicap est d'avoir cru qu'ils avaient toutes les réponses, qu'ils étaient les seuls à les avoir, et que la puissance des armes suffisaient pour les imposer.

Les néo-conservateurs ont eu leur heure de gloire sous les deux mandats de Ronald Reagan. Ils ont donné le ton d'une politique musclée vis-à-vis de l'URSS. Ils sont convaincus d'avoir gagné la guerre froide, non seulement par une pression militaire qui a ruiné l'économie soviétique, mais par un combat moral contre le communisme.