Le Privilège de Simone de Beauvoir

Il n’y a aucune hésitation, nous sommes d’emblée installés dans l’histoire, l’histoire longues des femmes à la conquête collective du savoir et de toutes les jouissances singulières qui s’y attachent. Tel est le premier Privilège de Simone de Beauvoir, celui de s’imaginer dans l’histoire, de plain-pied.

Le Privilège de cette femme qui pense, élucide, et décrit l’être collectif de la condition des femmes n’est que le privilège, les privilèges de l’être humain en général

Un homme ne commence jamais par se poser comme un individu d’un certain sexe : qu’il soit homme, cela va de soit

Mais pourquoi les hommes feraient-ils l’économie d’une étude du sexe masculin

Avoir la même raison que les hommes et vouloir s’en servir signale une capacité, un droit, mais aussi et surtout, une jouissance possible

Je suis une femme » est une condition de la pensée, cela implique ni une définition de ce qu’est cette femme, ni une certitude quant à la sexualité de cette femme-là

Ce n’est ni l’organe sexué, ni la sexualité qui fait la sexuation du sujet qui pense

Le tribunal ouvert au procès de l’inégalité des sexes se déplace du coté de l’espace de vérité créé par le savoir et la connaissance ; en rupture avec le passé

Quand on me dit que je travaille sur « la condition féminine », je sursaute ; et je sais immédiatement que c’est une manière d’isoler la question du reste de la philosophie, de désamorcer la pensée qui pourrait surgir