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Citations sur Si le geste est beau (14)

Au bout d’un instant, les deux policiers virent apparaître à la porte une femme aussi petite et aussi rabougrie que son mari ; ses yeux, en revanche, étaient vifs et sautillants. En voyant les deux hommes, elle s’arrêta net, à la manière d’un rongeur tombant nez à nez avec un chat de gouttière. 
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Aujourd'hui, elle avait tué.
Le pire, c'était la facilité avec laquelle elle l'acceptait.
Si elle n'avait pas lancé ces bombes, Louis serait mort : il n'y avait pas d'alternative. On pouvait vivre, quand on savait qu'il n'y avait pas d'autre choix. Au fond, c'était facile de ne ressentir aucune pitié pour les morts. Il suffisait de se dire qu'ils le méritaient. Qu'il y avait une bonne raison. Louis était une bonne raison. Grande Cloche était une bonne raison. Les morts de Draveil et de Fourmies étaient une bonne raison. Il y avait toujours une bonne raison, et quand on n'en trouvait pas, il suffisait d'en inventer : l'anarchie était la meilleure raison de toutes.
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Par son biais, elle avait rencontré Louis. Il avait cinq ans de moins qu’elle, et était bien plus idéaliste. Plus naïf peut-être. Après de longues journées de travail comme apprenti menuisier, il passait ses soirées à la bibliothèque Sainte-Geneviève. Il lisait Haeckel pour connaître les sciences, Gaston Couté pour découvrir la poésie. Rectus et Bakounine, bien sûr, pour s’initier à l’action politique. 
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Quand le Néant ferma boutique, Eugène et ses compagnons se retrouvèrent à la rue. L’enfer était clos lui aussi, et le Paradis renvoyait ses derniers consommateurs. Bref, l’Autre-Monde bouclait ses frontières. Des centaines d’âmes mortes se retrouvaient sur le trottoir, surprises par le froid, par la nuit, par la réalité.
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Pierre Cerruti s'écarta de la machine à écrire. Ses yeux le brûlaient.
Le plus épuisant, ce n'était pas de frôler la mort, de tuer un autre homme, ni de voir ses camarades tomber : c'était de devoir en rédiger un rapport en trois exemplaires.
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Mais si l'anarchisme lui avait appris une chose, c'était bien que l'on pouvait avoir raison contre le groupe.
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Ce n'était pas la première victime qui était la pire : c'était celle que vous trouviez vidée de son sang, après une carrière entière dans les forces de l'ordre. Car elle prouvait que vous n'aviez servi à rien.
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Aucun des deux n'était à l'aise lorsqu'il fallait entamer une discussion sérieuse. On aurait pu se demander comment ils avaient fait pour finir diplomate et journaliste dans ces conditions. Eugène sourit à cette idée. La réponse était simple : chacun était médiocre dans son domaine.
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Quelque chose le rongeait.
Quelque chose les rongeait tous. Le doute ou le fanatisme. Ou les deux. (...)
Parce que ce qui les rongeait tous, au fond, c'était la peur. La peur de la mort. Mais surtout, peut-être, la peur que l'Alchimiste ait raison. Que la violence soit bel et bien la seule voie possible.
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Elle l'aimait, c'était indiscutable. Si elle avait voulu des enfants, elle les aurait eus avec lui - qui n'attendait que ça. Le fait qu'elle n'en veuille pas n'y changeait rien. Tout aurait été pour le mieux dans le meilleur des mondes, s'il n'aimait pas autre chose encore : l'anarchie.
Il était persuadé qu'un jour l'humanité se débarrasserait des lois, des chefs, des hiérarchies. Alors tout le monde trouverait le bonheur. Lola restait dubitative. Elle ne s'intéressait pas à la société idéale que des êtres futurs pourraient forger. Elle s'intéressait à sa propre vie, ici et maintenant. Tout ce qu'elle désirait, c'était la liberté, recherche individuelle plutôt que système politique. L'anarchie était tout le contraire de la liberté : chacun y voyait ce qu'il voulait mais chacun en faisait un système, son petit univers personnel dans lequel tout irait pour le mieux et dans lequel, en général, personne d'autre ne pouvait voir.
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