Citations sur Le monde extérieur (13)
Elle a brodé, elle a lu, elle a fait de la calligraphie, des additions et des soustractions, elle a eu cent fois le temps de s’ennuyer, et cet après-midi il ne lui reste plus que la leçon de piano
Dans la forêt, les cheveux d’Isolda se transforment en spirale qui grandit à mesure que les amirages les lui tressent. Et ils l’ornent avec des gueules de loup et des pensées mauves, jaunes et blanches. Elle, sereine, les laisse volontiers la coiffer avec leur corne jusqu’à ce que sa tête ressemble à un cornet de crème glacée.
Il n’était pas encore habitué à la promiscuité de la nudité chez une femme bien élevée. Il ne lui avait jamais dit, mais il préférait qu’elle se change dans la salle de bain et qu’elle ressorte en peignoir. Lui n’était pas capable de se déshabiller devant elle, il mettait toujours son pyjama. Qu’elle lui enlève après c’était une autre histoire .
L’amour est une obsession, ce monstre indomptable qui a le souffle des tempêtes, qui monte, descend et croît.
À tout moment dans la vie, on finit par dépendre plus du hasard que de quelqu’un en particulier.
Ne rends pas cette distance plus énorme encore par ton silence, par ton indifférence, elle a besoin de mots de reproche qui ne blessent pas ou ne brisent pas tout espoir de réponse.
Malgré les dégâts, le jardin zoologique attirait les visiteurs. Il était devenu un oasis pour les Berlinois, un endroit neutre pour la mémoire, éloigné des convois militaires et des discussions houleuses entre mécontents, militants et résignés. Ils croisèrent des enfants en train de rire et de jouer comme si de rien n’était, et des vieux assis sur des bancs, qui se réchauffaient au soleil, en ruminant le passé et en digérant le présent
Le voyage sur la Lune, j’en parle parce que depuis le mois dernier nous voulons tous être astronautes, depuis qu’un homme a pour la première fois marché sur la Lune devant nos yeux collés à la télévision. Le signal venait de très loin et, des fois, l’image était toute tordue, comme si elle avait du mal à traverser l’atmosphère, mais ça ne nous a pas empêchés de rester éveillés jusqu’à l’aube. Et contents, parce que avec ce premier pas le présent c’est déjà du passé et le futur, ce que nous allons commencer à vivre.
La vie est bonne pour qui l’accepte et la supporte. Pour toi je sais qu’elle fut toujours emplie de souffrances, d’angoisses et de chagrins, sur la plage au sable infécond, et c’est pourquoi moi je t’offrirai des joies plus nombreuses encore que les feuilles vertes où les oiseaux s’abritent sur les arbres touffus, et le soir, au couchant, des nuages pourpres.
L’amour, dit-elle, ce n’est pas quelque chose qu’on peut formaliser…