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Critique de TheClo


TheClo
20 septembre 2018
17 juin 1816, plus de 400 personnes, matelots, soldats, membres du commandement, familles bourgeoises, les voilà embarqués sur la Meduse en direction du Sénégal. le désir de richesse et de supériorité dans ce nouveau pays, un renouveau pour certains, l'ambiance est à la fête sur le bateau. Cette fête s'achèvera par un naufrage, malchance? Incompétence du capitaine? Une chose est sûre, tous les passagers ne pourront pas être sauvés, il n'y a pas assez de canots de sauvetages. Comment choisir qui aura la chance de partir en canots? Comment laisser les autres derrière sans se sentir coupable? On n'a qu'à construire un radeau voyons! Un radeau qui accueillera plus de 100 personnes abandonnées à leur triste sort. Des rescapés, il n'en restera pas beaucoup, mais ils seront tous changé, comme si une part de leur humanité s'était envolé.

J'ai eu l'occasion de lire A ce point de folie grâce à une masse critique organisée par Babelio, peut-être que ce début d'année scolaire chargée n'était pas le bon moment pour le lire, mais je n'ai été que moyennement emballée par cette histoire.
On pourrait diviser ce roman en trois parties, des parties qui sont pour moi bien distinctes puisque je n'ai pas ressenti la même chose pour chacune d'elle. La première partie peut être un peu déroutante puisqu'il s'agit de l'après naufrage: le sauvetage et ce qu'il advient ensuite de quelques personnages. On est donc tout de suite dans le vif du sujet et on sait forcément que le voyage se terminera par un naufrage dont peu de gens seront sauvés. J'ai malheureusement trouvé cette partie un peu ennuyante, je n'arrivais pas à me plonger dans le livre, il y avait beaucoup de personnages et au début il était difficile de tous les retenir (leur nom et leur fonction).
La deuxième partie a été plus intéressante, c'est là que j'ai commencé à être emportée par l'histoire. Dans cette partie, on est sur le bateau pendant la traversée avant le naufrage, on suit les décisions des commandants, les péripéties de certains personnages comme le médecin de bord, un jeune garçon qui s'est rapidement fait ennemi du garçon de cuisine, un homme étrange avec un perroquet du nom de William Shakespeare, une famille nombreuse et atypique... Bref beaucoup de personnages auxquels on va essayer de s'attacher pendant le voyage (si je dis essayer c'est qu'on ne peut pas s'attacher à tous les personnages du roman). J'ai trouvé cette partie intéressante, parfois amusante et parfois déroutante (on est au XIXème siècle, la peine de mort est encore légale, même sur un bateau), mais elle a fini par être un peu longue. Finalement, comme je savais qu'il y aurait un naufrage, je ne pouvais m'empêcher de l'attendre, presque avec impatience!
Arrive enfin la troisième partie avec le naufrage, la survie et le sauvetage. C'est cette partie que j'ai préféré! On passe par tous les sentiments: de la peine, de l'amusement, de l'écoeurement même. On se pose des questions sur l'humanité: que ferais-t'on à la place des personnages? Aurions-nous fait les même choix? Beaucoup de remise en question et de décision des personnages qui ne nous laissent pas indifférent. Là encore, j'ai pu trouvé des longueurs, mais j'ai trouvé cela moins grave puisque j'étais entièrement happée dans l'histoire et je voulais à tout prix connaître la fin.
A ce point de folie est porté par une plume époustouflante! Une écriture dense, qui ne se lit pas trop vite certes, mais c'est un plaisir de lire un livre aussi bien écrit. de l'humour noir à foison, des descriptions sans censures, des détails crus et choquants. Franzobel nous sert là une belle oeuvre en respectant si bien les codes de l'époque qu'on s'y serait cru!
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