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Critique de sandrine68


c'est un roman classique, riche et très bien construit. Il commence par l'évocation de deux survivants du radeau de la Méduse: le médecin de bord, amaigri, affamé, qui va dénoncer ce qui a pu se passer à bord, et un marin devenu fou, qui évoque Shakespeare (dont on apprendra que c'est son perroquet) et qui réclame Victor (un jeune homme qui a beaucoup souffert de ce voyage). Pour la suite du roman, un retour en arrière nous relate tout le voyage de la Méduse à destination du Sénégal, depuis le départ de Rochefort jusqu'au moment où le navire s'échoue sur un banc de sable, puis les longs jours où passagers mis dans des chaloupes... ou sur un radeau construit de bric et de broc, selon leur rang social, vont tacher de survivre. Des scènes difficiles de violence et de cannibalisme sont relatées... mais la violence était déjà présente à bord bien avant le naufrage: le cuisinier brute avec son aide, l'homme fouetté à mort pour l'exemple, l'incompétence avérée d'un capitaine pistonné et influençable, qui refuse d'écouter ses hommes pour ne pas remettre en cause son pouvoir... on a une représentation de la société française post révolution: ceux qui se réclament des Lumières et aspirent à une république face à ceux qui veulent garder leur richesse et leur privilèges. C'est un roman fait pour choquer, certes, mais bien actuel dans les problématiques qu'il soulève. L'auteur s'amuse par moments à faire des parallèles avec le Titanic et le regard des riches sur les pauvres (les migrants)n'a pas tant évolué depuis le 19e siècle...
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