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Critique de mesrives


Lecture très intimiste, avec Hanna et ses filles (Anna, Hannah och Johanna) publié en 1994 de Marianne Fredriksson. L'auteure propose un voyage dans le coeur et le corps des femmes à travers trois générations nous livrant en même temps une chronique sociale, politique et économique de la Suède du 19ème siècle au 20ème siècle.

Trois femmes, trois destins, trois chemins, trois portraits
Hanna, l'aîeule née en 1871, Johanna, sa fille née à l'aube du 20ème siècle et la petite-fille, Anna, fille unique de Johanna, née dans les années 30.

Anna au chevet de sa mère essaie d'extirper les derniers bribes manquantes pour reconstruire l'histoire familiale, son histoire.
Qui était donc cette Hannah, cette grand-mère à la vie si dure, élevée dans la région frontalière du  Dalsland et qui pensait dur comme fer qu'il ne servait à rien de se rebeller, que la vie était ainsi faite et qu'il fallait remercier Dieu et accepter son destin ?
Qui était Ragnar, cet oncle solaire, chéri par toute la famille, qui croquait la vie à pleine dents et qui étrangement ressemble à son amant et à son propre père ?

Anna qui depuis peu essaie de finir son livre, une réflexion sur les liens filiaux, la transmission de mère en fille ...
Quelle pourrait être la part de son aîeule, et donc du passé dans la trajectoire présente de son devenir ?
Un héritage impalpable, semblant indélébile qui l'enferme dans un comportement formaté sans cesse renouvelé.

Une analyse transgénérationnelle qui lui révèle peu à peu la reproduction inconsciente de mêmes schémas, et l'incite à fouiller les zones d'ombre afin de trouver les clés pour comprendre son chemin de vie. Une approche me semble-t-il qui ressemble à la psychogénéalogie prônée par Anne Ancelin Schützenberger (1919-2018).

Cependant les questionnements de l'héroïne restent universels et sont révélateurs d'une société entrant dans la modernité avec ses avancées et ses progrès, modifiant peu à peu le statut de la femme, en marche vers l'émancipation (maîtrise de son corps, de la procréation avec la contraception, liberté sexuelle) et l'accession à une indépendance sociale.

Un roman choral d'une grande féminité.
Des portraits touchants, des portraits de femmes, d'épouses, de mères et de filles à l'analyse psychologique subtile accompagnés d'une chronique sociale.

Je pensais découvrir un auteur mais en fait il s'agit de retrouvailles.
En effet dès les premières pages j'ai reconnu le style tout en finesse de Marianne Fredriksson dont j'avais oublié le nom mais pas mes impressions de lecture d'un autre de ses titres, le pouvoir des mères, qui aborde aussi les mêmes thématiques. Mais dans Hannah et ses filles c'est la transmission transgénérationnelle plus que la transmission intergénérationnelle qui est développée.

Un univers à découvrir
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