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Critique de gruz


gruz
25 novembre 2014
Les auteurs américains se sont fait une spécialité de nous insuffler le doute et de jouer avec les apparences à travers leurs thrillers psychologiques.

Je découvre Brian Freeman avec ce roman, alors qu'il en a déjà publié sept en France. A la lumière de cette lecture, où chacun semble avoir sa part d'ombre, je ne peux que me réjouir d'entrer enfin dans l'univers de cet auteur.

Comme l'indique le titre français, lorsque le soupçon s'installe, il laisse souvent une empreinte quasi indélébile. le concept de présomption d'innocence n'est souvent qu'une vaste blague.

Dans le cadre du Wisconsin, contrée où la nature imprime sa loi sur les rares habitants, l'auteur dépeint avec intelligence l'atmosphère qui en découle. Une ambiance bien loin de la Floride, là où débute pourtant l'intrigue. La comparaison entre cette Floride étouffante et cette Amérique rurale glaciale en est d'ailleurs saisissante (l'action se déroule dans un endroit nommé la Porte des Morts). Confrontation des régions, pour mieux imprégner le climat même du roman.

Freeman joue admirablement avec certains travers de la nature humaine, avec cette suspicion omniprésente et ce culte du secret où personne n'est jamais ni tout blanc ni tout noir.

L'art du thriller psychologique est un travail d'orfèvre qui peut vite s'enrayer si les moindres détails ne sont pas totalement maîtrisés. Un mécanisme d'horlogerie qui doit orienter (ou désorienter) sans que l'on ne s'en rende compte. Un roman où l'on sent les rouages fonctionner n'est pas un thriller réussi.

Avec L'empreinte du soupçon, le moins que l'on puisse dire est que l'auteur contrôle parfaitement les différents engrenages. Son récit est un puzzle dont les pièces se découvrent au fur et à mesure et dont la complexité monte crescendo au fil de rebondissements inattendus et bien pensés. Des ricochets, autour de cette île du Wisconsin, qui ne tombent jamais à l'eau. Freeman prend son temps pour mettre en place toutes les pièces sans que ne vienne poindre la moindre longueur.

Alors oui, ce thriller peut être considéré comme dans la grande tradition des Harlan Coben et consorts. Mais ce roman est tellement meilleur que les dernières productions de l'auteur susnommé que vous auriez tort de vous limiter à ce genre de considérations.

Parce que les personnages brossés par Brian Freeman sont l'autre point fort du récit. A l'image de ce flic, Cab Bolton, à la personnalité si atypique que je ne m'étonnerais pas de le voir réapparaître à l'avenir (il y a de la matière en tout cas).

Des faux-semblants, de lourds secrets, des dialogues dynamiques, une plume qui sait adroitement se fondre dans l'intrigue et un final étouffant : ce sont bien les composants qui font une bonne intrigue psychologique, non ?
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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