Vous pensez être prisonniers de votre vie, de votre condition, de vos habitudes, de votre famille, de vos choix. Ici dans les geôles de la deuxième couronne de Tsendrïn, mon corps est meurtri tous les jours par des chaînes, mais je suis libre de penser ce que je veux de vous. Malgré mes fers, faites-vous à cette sanglante et implacable idée que je suis plus libre qu'aucun d'entre vous ne le sera jamais.
Anonyme de la prison des arènes de Tsendrïn, début du quatrième millénaire
Page 205
Il ancra ses pieds dans le sol et commença à réaliser les traditionnels moulinets qui lui permettaient d’accéder au savoir, à la vérité de ses mémoires. Ses mains dressaient dans l’air de petits cercles parfaits, se superposant les uns aux autres, verticaux, horizontaux, inclinés, droits. Au fur et à mesure que ses gestes prenaient de l’assurance et gagnaient en précision, les étudiants s’approchaient autour de lui, en un silence respectueux, se mettant en cercle autour de lui. Seul le maître maîtrisait les signes invisibles et tous respectaient sa pratique et ses visions.
Quand on ne comprend pas ce qui se cache derrière sa propre vie, il est vain de chercher à donner un sens à la mort d’un autre.
Kartenias d’Olembratur, Archiprêtre de Qurd