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Critique de QueLire


« Derrière toute chose exquise », le titre à lui seul est déjà la promesse d'un roman de toute beauté. La beauté du texte d'abord, la beauté solaire des personnages féminins ensuite qui contrastent avec le côté sombre de l'histoire.

Jonas Burkel tombe sous le charme d'une jeune femme, grande, brune, elle ne prête pas attention à lui, elle lit, assise dans le train. Rien ne la perturbe, ni les passagers qui vont et qui viennent, ni Jonas qui reste là, pétrifié devant tant de grâce. Il ose enfin l'aborder et surprit qu'elle l'aie remarqué, lui laisse sa carte, lui qui est déjà fortement éprit. Dès ce moment, elle ne quittera plus son esprit, elle errera dans sa vie qui lui semble si vide sans elle, bien qu'il soit entouré de femmes magnifiques qui ne demandent qu'à être aimées de lui.

Un certain malaise s'empare de moi quand je repense à Jonas et à ces femmes qui gravitent autour de lui. Jusqu'à ce voyage en train, il avait le même comportement avec chacune d'entre elles, il les aidait à s'affirmer, à prendre confiance en elles, puis il s'en détournait au gré d'une nouvelle rencontre. Jonas aime changer pour ce qui est identique, il remplace l'originale, par un hologramme, pas une copie non, ça ne l'intéresse pas, juste une femme différente, mais aux caractéristiques similaires.

On pourrait le considérer comme un prédateur, mais, ses victimes sont consentantes, amoureuses et recherchent sa présence. Il pourrait être perçu comme un dominant, parfois comme un faible, un indécis, un fou.... Et elle, N., il est si difficle de la décrire, femme fatale, femme enfant, manipulatrice ou jeune fille paumée, à vous de décider, car pour ma part, en lisant « Derrière toute chose exquise », je n'étais sure de rien. Je croyais deviner où l'auteur souhaitait m'emmener sans pour autant être certaine de l'issue qui me paraissait la plus plausible. C'est normal m'a-t-il dit (Sébastien Fritsch), il y a plusieurs scénarios possibles. le lecteur est donc libre de son interprétation, et moi, je suis là, quelques jours après avoir terminer la lecture, à me demander, quel serait le meilleur dénouement à cette histoire ? Qui du coupable ou de la victime est le plus dangereux ? D'ailleurs, qui est coupable ?

Dès les premières pages, Sébastien Fritsch rend l'atmosphère de ce roman, lourde et malsaine sans qu'un seul paragraphe soit violent. La force de l'intrigue réside dans la psychologie des personnages, dans la fragilité qu'ils dégagent et dans le mal-être psychique dans lequel ils s'enfoncent.

Une belle lecture, à conseiller aux amateurs de beaux textes. L'écriture est comme l'intrigue, suave. C'est un roman qui gagne à être lu en prenant le temps de laisser s'installer les personnages dans cette vie monotone, et qui au fil des pages, s'enliseront dans la morosité alors qu'ils aspirent (presque) tous au bonheur.

De toute évidence, être heureux n'est pas à la portée de tous, même de ceux qui vivent entourés de choses exquises.

Lien : http://que-lire.over-blog.co..
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