Elles caquetaient au sujet de choses qui ne s’arrêtent pas : violence et jouissance, destruction et ordre, des sons qui durent indéfiniment, des phrases qui contiennent toutes les choses au monde, toutes les pensées, ce qui n’a pas de fin
Pendant tout ce temps, il y a eu autre chose, et je n'en savais rien
Il va de soi que nous avons envie de nous débarrasser des objets des caves, car ils nous évoquent quelque chose de ringard. Simplement nous n'arrivons pas à les jeter. Nous y sommes attachés parce qu'ils nous rappellent ce que nous ne voulons pas être et à cause de cet irrésistible attrait pour les défaites, nous les laissons en place, empilés les uns sur les autres, réservoirs secrets contenant des débris de navires naufragés derrière les façades des maisons.
Elle est comme une sorte de dieu, la caméra. C’est une chose qui pardonne et qui rêve, qui crée un nouvel ordre.
Nous conservons des objets, alors que nous savons pertinemment que nous ne les utiliserons plus jamais. Ils s'entassent dans la pénombre. Chaque fois que nous y pensons, c'est avec une pointe de mauvaise conscience. Nous aurions dû y aller de temps en temps, les regarder, les ressortir, rien que pour un instant. Ils sont comme des morceaux détachés de nous-mêmes. Ils s'en vont. Il y a une ambiguité dans le fait qu'ils sont tout le temps en train de partir; hors de notre champ de vision, et qu'ils ne disparaissent pas vraiment.
Je n’ai jamais été doué pour dormir le jour. Cela me donne la sensation de me trouver à la frontière du monde habituel des autres mais sans avoir le droit d’y entrer.
Maintenant.
Là.
Enfin je le tiens
Mon début.
J’y suis maintenant.