Depuis Simone de Beauvoir, le soin que les femmes prennent de leur apparence est associé à la concupiscence masculine et à la domination qui l'accompagne.
Dans un monde idéal, le première fois et toutes celles qui suivent doivent être consenties pour être épanouies. Le rappeler, ce n'est pas vouloir édulcorer ni pasteuriser la rencontre amoureuse et/ou sexuelle, c'est simplement œuvrer pour que s'enracinent les conditions d'une sexualité libre et égalitaire.
Il n'y a pas une seule et bonne façon de vivre son corps féminin, pas plus qu'une seule et bonne façon d'être féministe.
Moulés, coqués, bombés....
J'observe incrédule les rayonnages où sont suspendus des soutiens-gorge de toutes les couleurs qui n'ont pourtant qu'une seule forme : ronde, ferme et haute. Tous recèlent sous le coton ou la dentelle une couche plus ou moins épaisse de mousse qui leur confère rigidité, volume et rondeur. Il ne s'agit plus de soutenir, c'est un véritable remodelage des seins qui vise cette offre à la fois exubérante et monomaniaque. Caque fois ou presque – car il y a bien des exceptions –, le soutien-gorge se présente comme une paire de coques rigides destinées à recevoir et à sculpter la poitrine, quelles que soient sa morphologie et sa taille. Pire qu'un uniforme, les femmes doivent revêtir un carcan qui façonne leur chair selon les standards invariables et qui transforme leurs seins en objets adéquats.