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Critique de MaminouG


Déjà, j'avais apprécié "Etat de Nature", le premier roman de Jean-Baptiste de Froment, même si je disais avoir eu du mal à y entrer. Je viens de terminer son deuxième,"Badroulboudour", récit aux allures de conte oriental sucré/salé, parfumé aux épices. Ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre, que j'ai aimé et, je crois, compris...

Ni tout à fait le même, en effet…Ici, le héros, Antoine Galland, universitaire, est un drôle de spécimen, peu adapté à la vie ordinaire. Sa femme l'a quitté et il se retrouve seul à gérer les vacances avec ses deux filles. Que faire ? Il se décide finalement – bien qu'allergique à ce genre de divertissement – à réserver au "Kloub", club situé en Egypte au bord de la mer. Un jeu est proposé aux M. E (Membres Exquis) par les A.D.D (Animateurs Dévoués et Diligents) : démasquer la femme idéale, "Badroulboudour", nom de la princesse du conte "Histoire d'Aladdin, ou la lampe merveilleuse". Ce nom ne lui est pas inconnu, un homonyme ayant au XVIIème siècle traduit les "Contes des Mille et une Nuits" et ajouté quelques histoires encore ignorées dont celle-ci. L'auteur a ainsi déserté les hauts lieux de la politique de son premier roman – encore que – pour un club de vacances et nous promène entre orient et occident, récit sérieux et conte comique, passé et présent, et même, mais je n'entrerai pas dans les détails, une histoire d'amour. Si, si, on peut dire ça. Bref, il nous promène.

Ni tout à fait un autre…Il reparle de la Douvre intérieure et de Nicolas Millegarde un copain d'enfance (voir "Etat de Nature"), le propos est de la même grande érudition, l'écriture d'une veine identique, brillante, travaillée jusque dans la raillerie "Sous l'épaisse couche de maquillage réglementaire, le visage de SAMIA (…) n'était pas directement visible. On devait déduire sa beauté, comme on le fait, pour celle des souveraines disparues, du masque mortuaire qui recouvre leurs dépouilles et manifeste, pour toujours, la splendeur qui fut la leur." Il n'a pas délaissé l'emploi majestueux du subjonctif imparfait – j'adore – ni celui, toujours fort à propos, des cliffhangers. Et, si la politique n'est pas le thème principal elle est pourtant quelque peu présente, vous vous en rendrez compte en lisant le roman et en retrouvant le fameux Antoine Galland, l'autre, lors de son entrée au Panthéon…et ce n'est pas tout. Mais je vous laisse découvrir les nombreux chambardements à venir.

Bourré d'humour, voire de bouffonnerie, sans oublier le panache, cet ouvrage est particulièrement magique.

Lien : https://memo-emoi.fr
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