La caravelle s'approche, profitant du moindre frémissement d'air. Doucement le vent se lève, l'entraînant à sa suite, de plus en plus vite. A son bord, l'on s'anime. Les hommes sont habillés de bric et de broc ou presque nus. En cadence ils déploient une voile, lovent un cordage, s'apprêtent, disciplinés. Seul l'un d'entre eux n'est pas à son poste, il se balance doucement au gré du vent, pendu au grand mât, suffisamment haut et court pour ne pas troubler les manœuvres.
In « La nef des sourds »
Sur les champs de batailles, sous les balles et les bombes, dans le sang et la boue, lâcheté, j'écrivais ton nom. Je fondais sur les corps brisés que la mort n'emportait pas encore, tâchant de conserver ce petit peu de vie qui s'accrochait aux lèvres pour m'absoudre d'une malédiction qui n'était pas la mienne.
En vain.
In « Ce regard-là ! »