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Critique de kuroineko


Livre lu dans le cadre de l'opération Masse critique de mars 2021. Je remercie Babelio de m'avoir sélectionnée. Et un grand merci aux éditions Atelier Akatombo pour leur diligent envoi accompagné d'un sympathique petit mot.

Du fait de son choix éditorial axé sur des traductions d'auteurs japonais peu ou pas connus en France, cette maison ne pouvait que me plaire, et enrichit ma bibliothèque de ses publications depuis ses débuts en 2018. En plus, j'adore la libellule du logo!

Aussi est-ce avec impatience que j'ai commencé son dernier-né, Les Chiens de l'enfer, d'Akio Fukamachi. L'auteur tire les choses au clair dès le premier chapitre: avec lui, on n'est pas chez Hello Kitty. du brut, des brutes, de la baston, du yakuza en veux-tu en voilà.
Pourtant, croire, au vu de ces premières pages, ce roman réduit à un simple concentré de violence serait une erreur. Il est plus que cela et m'a apporté bien plus qu'une forte dose d'adrénaline et d'hémoglobine.

Le récit se concentre sur Shôgo Kanetaka, alias Gorô Idezuki. Ou plutôt Gorô Idezuki, alias Shôgo Kanetaka. Encore que... ou bien...
Non, je ne déraille pas, la grande question est là. le personnage apparaît à la première ligne, homme de main du gang Kôzu, de la Fédération yakuza Tôshô du Kanto. Il est Shôgo Kanetaka, un des meilleurs exécuteurs du clan. Et réputé des plus dangereux.
Il est aussi Gorô Idezuki, flic infiltré parmi la mafia japonaise depuis déjà plusieurs années. Avec tous les périls qu'une telle opération comporte. A chaque instant, il risque d'y laisser des plumes. D'y perdre la vie. D'y perdre son âme. Et son identité, donc!

En plus d'offrir à ses lecteurs une plongée dans le milieu des yakuzas, Akio Fukamachi nous fait partager le stress infini, les tiraillements et les tourments où est plongé Shôgo/Gorô. Il a créé un personnage auquel j'ai cru tout le long de ma lecture, et même quand je refermais - difficilement - le livre. Avec Shôgo, j'ai découvert le fonctionnement des clans mafieux, basés sur une hiérarchie extrêmement rigoureuse, sur des rituels qui semblent sortir d'un autre temps et sur un certain sens de l'honneur, de la loyauté et de la solidarité. Loin de toute approche romantique ou manichéenne, l'auteur montre les divers aspects, les plus repoussants comme les plus fascinants, de cet univers si dangereux, ombreux mais où toute humanité n'a pas entièrement disparu. On est ainsi plus à même de comprendre les déchirements de conscience de son personnage.

Si l'histoire tourne autour de Shôgo/Gorô, Akio Fukamachi n'a pas pour autant négliger ses autres protagonistes. Yakuzas ou policiers, il donne profondeur et vraisemblance à toute une galerie de personnages.
Quant au style, il est à l'image du récit : nerveux, tendu, sombre et faisant la part belle à un descriptif cinématographique. le roman se déroule sans le moindre temps mort, sur un fil au-dessus d'un abîme.

J'ai eu beaucoup de mal à lâcher ce livre et je le referme à regret tant son "héros" et ses comparses se sont ancrés dans mon esprit. J'ai lu que l'auteur avait écrit d'autres romans. J'espère vivement que d'autres traductions de son oeuvre suivront celle-ci. En attendant, encore un grand merci à Atelier Akatombo et à Jacques Lalloz, le traducteur de ces Chiens de l'enfer, pour m'avoir permis cette belle découverte et cette palpitante lecture.
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