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Akio Fukamachi (Autre)Jacques Lalloz (Traducteur)
EAN : 9782379271007
474 pages
Atelier Akatombo (18/03/2021)
4.03/5   18 notes
Résumé :
« J'ai trop de sang sur les mains. Je suis un chien enragé qui ne sait que mordre, et j'ai toujours eu les coudées franches. »
Dans les pires moments, Shôgo Kanetaka doute de pouvoir retrouver son ancienne vie de policier. Afin d'infiltrer un important gang, il a dû changer de nom et de visage. Ses traits portent les stigmates de ces quatre années au cœur de la pègre. Son regard a pris la froideur acérée de celui qui a du sang sur les mains. Son dernier « tra... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Est-ce le début d'une accoutumance à la littérature japonaise à force de piocher dans l'étonnante diversité de l'Atelier Akatombo ? Ou la surprise de tomber sur un tel roman noir là où je ne l'attendais pas ? Tout est-il que je me suis régalé avec Les Chiens de l'enfer de Akio Fukamachi (traduit par Jacques Lalloz), pavé sombre, addictif et réussi.

Gorô Idezuki est flic.
Shôgo Kanetaka est un homme de main du gang Kôzu.
Gorô et Shôgo sont la même personne…
Gorö/Shôgo est un infiltré !

À la manière d'une Nikita au pays du soleil levant, Gorô a accepté de renier sa vie d'antan où une belle carrière lui était promise au sein de la police de Tokyo. Patiemment, à la demande de ses supérieurs, il s'est refait une identité et a intégré les yakuzas du gang Kôzu. La fin justifiant les moyens, son aptitude au combat, sa résistance au mal, mais aussi ses capacités à enlever, torturer et tuer s'il le faut l'ont hissé auprès du triumvirat qui dirige la fédération des gangs de la pègre japonaise.

Quatre années d'efforts, de reniement, de risques, de blessures et de sang sur les mains et le voilà désormais proche de son objectif final. Mais c'est là que tout bascule : la mission évolue, les masques tombent, le doute parcourt les gangs et les vengeances sanglantes se multiplient. Les infiltrés ne sont plus forcément ceux que l'on croit ; les bons et les méchants non plus ; Gorô est désormais en réel danger de mort…

Dès l'ouverture - d'une tension et d'un réalisme quasi-cinématographique – Fukamachi nous plonge dans un rythme fou, qui ne va quasiment plus faiblir pendant 460 pages où les âmes sensibles auront parfois des lignes à sauter. C'est l'intensité de ce rythme (et l'utile index de début de livre) qui permet de digérer le sentiment de confusion de noms et de gangs qui s'installe parfois, vite effacé par la reprise d'un fil d'action qui reste toujours crédible.

Mais ce qu'il réussit le mieux, c'est ce portrait de flic infiltré et convaincu de la justesse de sa cause comme de la légitimité des horreurs qu'il commet, mais qui page après page, se prend à douter et à voir ses repères vaciller. Un personnage réussi donc, qu'on apprécierait bien récurrent…
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Livre lu dans le cadre de l'opération Masse critique de mars 2021. Je remercie Babelio de m'avoir sélectionnée. Et un grand merci aux éditions Atelier Akatombo pour leur diligent envoi accompagné d'un sympathique petit mot.

Du fait de son choix éditorial axé sur des traductions d'auteurs japonais peu ou pas connus en France, cette maison ne pouvait que me plaire, et enrichit ma bibliothèque de ses publications depuis ses débuts en 2018. En plus, j'adore la libellule du logo!

Aussi est-ce avec impatience que j'ai commencé son dernier-né, Les Chiens de l'enfer, d'Akio Fukamachi. L'auteur tire les choses au clair dès le premier chapitre: avec lui, on n'est pas chez Hello Kitty. du brut, des brutes, de la baston, du yakuza en veux-tu en voilà.
Pourtant, croire, au vu de ces premières pages, ce roman réduit à un simple concentré de violence serait une erreur. Il est plus que cela et m'a apporté bien plus qu'une forte dose d'adrénaline et d'hémoglobine.

Le récit se concentre sur Shôgo Kanetaka, alias Gorô Idezuki. Ou plutôt Gorô Idezuki, alias Shôgo Kanetaka. Encore que... ou bien...
Non, je ne déraille pas, la grande question est là. le personnage apparaît à la première ligne, homme de main du gang Kôzu, de la Fédération yakuza Tôshô du Kanto. Il est Shôgo Kanetaka, un des meilleurs exécuteurs du clan. Et réputé des plus dangereux.
Il est aussi Gorô Idezuki, flic infiltré parmi la mafia japonaise depuis déjà plusieurs années. Avec tous les périls qu'une telle opération comporte. A chaque instant, il risque d'y laisser des plumes. D'y perdre la vie. D'y perdre son âme. Et son identité, donc!

En plus d'offrir à ses lecteurs une plongée dans le milieu des yakuzas, Akio Fukamachi nous fait partager le stress infini, les tiraillements et les tourments où est plongé Shôgo/Gorô. Il a créé un personnage auquel j'ai cru tout le long de ma lecture, et même quand je refermais - difficilement - le livre. Avec Shôgo, j'ai découvert le fonctionnement des clans mafieux, basés sur une hiérarchie extrêmement rigoureuse, sur des rituels qui semblent sortir d'un autre temps et sur un certain sens de l'honneur, de la loyauté et de la solidarité. Loin de toute approche romantique ou manichéenne, l'auteur montre les divers aspects, les plus repoussants comme les plus fascinants, de cet univers si dangereux, ombreux mais où toute humanité n'a pas entièrement disparu. On est ainsi plus à même de comprendre les déchirements de conscience de son personnage.

Si l'histoire tourne autour de Shôgo/Gorô, Akio Fukamachi n'a pas pour autant négliger ses autres protagonistes. Yakuzas ou policiers, il donne profondeur et vraisemblance à toute une galerie de personnages.
Quant au style, il est à l'image du récit : nerveux, tendu, sombre et faisant la part belle à un descriptif cinématographique. le roman se déroule sans le moindre temps mort, sur un fil au-dessus d'un abîme.

J'ai eu beaucoup de mal à lâcher ce livre et je le referme à regret tant son "héros" et ses comparses se sont ancrés dans mon esprit. J'ai lu que l'auteur avait écrit d'autres romans. J'espère vivement que d'autres traductions de son oeuvre suivront celle-ci. En attendant, encore un grand merci à Atelier Akatombo et à Jacques Lalloz, le traducteur de ces Chiens de l'enfer, pour m'avoir permis cette belle découverte et cette palpitante lecture.
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L'action se situe au Japon, de nos jours.

Le jeune Gorô Idekuzi se connecte à un site hautement sécurisé pour communiquer à son supérieur à la Brigade spéciale d'investigation de l'Antigang, Masuru Anai.
Il tape un rapport d'activité dans lequel il décrit dans quelles conditions il vient de traiter le cas Shûzô Kina, membre de la fédération Washô. Il précise les noms et les fonctions des personnes qu'il a rencontrées, mais surtout, où elles viennent d'être enterrées. Car Idekuzi n'est pas un policier comme les autres : c'est un policier d'élite infiltré depuis quatre ans dans un gang de yakuzas, le gang Kôzu. Sa mission a exigé de lui de changer de nom, de visage. Mais surtout d'effectuer les missions difficiles des yakuzas, avec son partenaire Hideki Murooka, le tueur numéro un du gang Kôzu. Si en temps ordinaire la vie d'un yakuza n'a rien d'un long fleuve tranquille, que dire lorsque s'ouvre une période de guerre de gangs ?

Je suis fascinée par le Japon et sa culture. Les Chiens de l'enfer, roman policier japonais d'Akio Fukamachi, me promettait une immersion au sein du monde très fermé des yakuzas. Il dépeint l'atmosphère ultra-violente qui règne au sein des clans. En effet, la violence est omniprésente, quelquefois gratuite. Lors des combats, les yakuzas ne disposent pas d'armes au sens classique, ils combattent en général à mains nues ou en utilisant toutes sortes d'objets détournés de leur fonction initiale – il s'agit de donner la mort. Les traques, les enlèvements d'hommes, de femmes voire d'un enfant, les exécutions, m'ont paru insoutenables.

Dès le départ le lecteur sait que Katenaka est infiltré se demande ce qui va se passer lorsqu'il sera démasqué… Mais rien ne se passe comme prévu, c'est bien l'art d'Akio Fukamachi de nous lancer sur des fausses pistes…

Il me semble que l'un des intérêts du roman réside dans l'analyse psychologique de Katenaka, qui peu à peu prend conscience du prix à payer pour l'accomplissement de sa mission au demeurant totalement illégale. Comment peut- on supporter l'accumulation d'une telle violence qui le révulse à tel point qu'il vomit, prend des médicaments pour "tenir" jour après jour ? Pourra-t-il redevenir un policier comme les autres ? Restera-t-il à jamais prisonnier de son personnage de yakuza, de ses tatouages, de sa mémoire qui refuse d'effacer les visages des hommes et de la femme qu'il a tué de ses mains, de sa conscience qui commence à le tarauder ?

De ce roman, je garderai en mémoire les visages fatigués et inquiets de Gorô Idezuki et de Noriko Kinugasa, la masseuse âgée qui l'aide et sert d'agent de liaison, alors qu'ils vont finalement affronter leur destin. Leur questionnement aussi.

Gorô se dépeint comme un chien enragé qui a envoyé en enfer amis et ennemis, mais qui a toujours eu la liberté d'agir. Mais quelle est cette liberté ?
Un roman au final époustouflant.
La traduction de Jacques Lalloz me semble particulièrement bien rendre en français le texte original, et j'ai hâte de découvrir le manga tiré de ce roman.
Je remercie Masse Critique, de Babelio et les Ateliers Akatombo (en japonais : la libellule rouge), de m'avoir adressé Les chiens de l'enfer, d'Akio Fukamachi pour en faire la critique.

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Les chiens de l'enfer

Ce que j'aime avec cette maison d'édition c'est de découvrir de nouveau auteur mais pas seulement c'est aussi de découvrir le polar nippons. J'avoue que j'avais des aprioris avec cette littérature japonaise mais à force de découvertes j'ai fini par l'apprécie grandement
Publié au Japon en 2017, Les Chiens de l'enfer a été salué par la critique pour son approche novatrice du personnage du policier. Akio Fukamachi a écrit lui-même l'adaptation en manga. Influencé à ses débuts par James Ellroy, le romancier s'est nourri de films-cultes tels qu'Infernal Affairs de Lau et Mak ou Apocalypse Now de Coppola pour donner chair à son personnage meurtri et tiraillé entre deux mondes.
Avec de telles révérences on comprends mieux la violence que renvoie ce roman policier
Shôgo Kanetaka est un officier de la police métropolitaine de Tokyo infiltré au sein d'un clan de yakuzas. En paraIlèle de sa mission, il recherche la trace de Toake, un ancien policier devenu un membre important du crime organisé, afin de venger le meilleur ami de son supérieur. Devenu le bras droit du numéro deux du gang, il est chargé d'exécuter un homme sur l'île d'Okinawa.
Et si Shôgo Kanetaka est le plus dangereux des porte flingue, derrière lui reste tapi Gorô Idezuki le flic au grand coeur, celui qui n'a pas hésité une seule seconde pour changer radicalement de vie et de visage, de rentrer en sorte en clandestinité pour mener à bien sa mission. Car chez les truands de la mafia, il n'y a pas de place pour le doute et encore moins pour les traites. Alors Goro est devenu totalement Shôgo et parfois la cohabitation entre ces deux identités est compliquée à gérer pour notre ancien flic. Mais c'est précisément cette dualité qui fait le piment de ce polar.
Car oui c'est violent, oui ça flingue à tout va, mais ce n'est pas que ça. La psychologie des personnages est parfaitement maitrisée par notre auteur qui campe là des héros peu ordinaires. Et son intrigue tirée au cordeau tout comme son écriture nous emporte à cent à l'heure dans cette histoire à coupé le souffle. Encore une bien belle découverte à mettre à l'actif de l'
Atelier Akatombo


Lien : https://collectifpolar.com
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Grâce à la masse critique, j'ai découvert cette maison d'édition spécialisée dans les livres japonais. Premier point positif : le livre objet est vraiment beau. Puis je me suis plongée dans cette histoire hyperviolente de flic infiltré chez les yakusas. Certaines scènes de torture et de mise à mort ne sont à peu près soutenables que parce qu'il s'agit de règlements de comptes entre affreux jojos, et qu'on se console en se disant que la «victime» serait capable des mêmes actes de cruauté. Cependant, j'en ai lu certaines en diagonale… Par ailleurs, le style ou la traduction laissent à mon avis à désirer, avec l'utilisation de certaines expressions d'une façon qui m'a parfois semblé impropre. Je me suis néanmoins laissé prendre par le suspense et n'ai pas lâché le livre une fois ouvert. Je le recommande donc à tous les amateurs de romans noirs bien sanglants…
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Ce n’est pas pour assurer l’ordre public que vous êtes entré dans la police. Pas plu que ce n’est l’ambition qui vous aiguillonne. Vous n’en avec sans doute même pas conscience, mais c’est une fureur exterminatrice, l’envie de massacrer les salopards.
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Kanetaka s'efforçait à l'indifférence, mais souhaitait qu'on en finisse. Si l'audace mise à tenter d'empoisonner Toake et sa science du combat indiquaient sans conteste l'authentique tueuse, il avait des scrupules à tourmenter une femme réduite à l'impuissance. Il lui semblait qu'une partie de son âme mourait.
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Gorô, ménagez votre foie. C'est par là que la plupart des yakuzas se perdent.
Elle venait de l'appeler par son véritable prénom. Avec Anai, elle était la seule à le faire.
C'était dangereux au dernier degré, quel que fût l'endroit. Tous deux le savaient pertinemment.
Si malgré ça il la laissait faire, c'était qu'il se sentait parfois bien près d'oublier qui il était en réalité. Lorsqu'il avait éliminé Kina à Okinawa, il s'était glissé entièrement dans la peau de Shôgo Kaneraka. Personne parmi ceux qui gravitaient autour du gang Kôzu ne savait qui il était. C'était la condition nécessaire. Sans quoi, impossible d'en sortir vivant.
Il connaissait le danger encouru, mais entendre quelqu'un lui rappeler son identité réelle était indispensable. Sans ça, il le sentait, plus jamais il ne pourrait revenir en arrière.
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— Qu’est-ce t’as à geindre, mon gars, avec tous ces tatouages virils que tu portes là ? Je crois qu’il va falloir creuser une autre fosse.
— C’est d’accord, c’est d’accord ! cria le gars en se relevant.
Il empoigna la clé.
— Et ne le ménage pas ! lui ordonna Kanetaka en lui tâtant l’entrejambe.
L’autre se précipita vers Kina et brandit la clé. Il mit un instant pour se décider à asséner son coup, mais ce fut avec une violence inattendue. Chairs et os s’écrasèrent dans un bruit sourd, un sérieux jet de sang s’échappa du visage de Kina.
— À ton tour, dit Kanetaka au type en débardeur.
Celui-ci, pâle comme un linge, acquiesça, s’empara du tournevis planté en terre et fonça en s’encourageant de la voix. Il enfonça l’outil dans le sac en hurlant. La pointe aigüe perça aisément le tissu et pénétra dans le corps comme dans du tofu. Kina fut secoué de convulsions.
Le costaud était au bord des larmes. Kanetaka se pencha et lui mordilla le lobe de l’oreille.
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Si le solitaire sans famille qu'il était avait grimpé à une allure exceptionnelle les échelons dans le gang, c'était parce qu'il avait endossé le plus maudits des jobs, celui de tueur professionnel.
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