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Critique de MaggyM


Quel magnifique roman !

Gil, auteur au succès tardif grâce à un seul et unique roman, a fait une mauvaise chute. Ses deux filles, Nan et Flora, ont accouru à son chevet, dans la Maison de Nage, la maison de leur enfance.
Il y a une vingtaine d'années, Ingrid, leur mère, la femme pour qui Gil a renoncé au célibat dans les années 70, a disparu. Un matin, elle s'est juste... évaporée.

Durant le mois qui a précédé ce matin là, Ingrid a écrit des lettres à Gil, qui n'est pas là, qui n'est jamais là. Des lettres à travers lesquelles elle espère pouvoir lui livrer ce qu'elle a sur le coeur, ce qu'elle ne parvient pas à lui dire, sa vérité à elle sur leur rencontre, leur mariage, leurs enfants, leur vie. Mais ces lettres, elle ne les lui enverra pas. Tel le Petit Poucet, elle les disséminera entre les pages des nombreux livres qu'il collectionne.

La structure narrative choisie par Claire Fuller qui alterne au gré des chapitres cette correspondance à sens unique, avec le récit de ce qui se déroule dans la maison de Nage aujourd'hui, est diablement efficace. Alors que le roman est tout en délicatesse, tout en retenue, fragile comme le mariage d'Ingrid, évanescent comme les souvenirs de Flora... le lecteur ne peut s'empêcher de tourner frénétiquement les pages de l'ouvrage.

Un mariage anglais, c'est l'histoire des deuils ambigus, de ces souvenirs communs que chacun fait pourtant siens à travers sa propre grille de lecture, de ces vies qui prennent parfois des trajectoires inattendues.

Et ce n'est qu'à travers la conjonction des lettres d'Ingrid, des souvenirs de ses deux filles, de leurs dialogues avec leur père souffrant que le lecteur, charmé et mélancolique, parviendra à dénouer, en partie, l'écheveau de leurs réalités.

Et comme le dit Gil, l'important pour un livre, c'est le lecteur et sa propre réalité qu'il se créée avec l'histoire qu'il découvre...
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