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Critique de AymericDoucet



Après avoir échoué à lire ce bouquin jusqu'à moitié tant j'ai été égaré par son contenu, je me suis posé une question: comment exprimer ma profonde déception?

A ma façon, de façon courtoise?

Ou à la façon dont le préconise Mme de Funès, sans filtres car il est préférable d'avoir "un réel difficile qu'une illusion réconfortante", paraphrasant la citation qu'elle empreinte à Michel Onfray?

Et bien soit, je me prête au jeu: bien que je sois d'accord avec l'idée que le développement personnel soit une imposture, et bien, ce bouquin, c'est de la merde! Je suis dur? Non, car comme je m'adresse à la concernée pour qui le choix des mots n'a pas d'importance, je ne suis en rien choquant... Je prendrais même le plus grand soin d'éviter les gentillesses de langages du type "je ne suis pas d'accord avec tout..." puisqu'on me la conseillé.

Blague à part (qui a assez durée), je vais m'exprimer à ma façon, avec plus de courtoisie, car j'estime personnellement que c'est important.

Tout d'abord, le titre même du livre est un MEGA argument fallacieux: le fait que l'"enseignement" soit personnalisé ou pas n'a aucun impact sur le fait qu'il y ait imposture. Lorsqu'on veut aborder un problème par la psychanalyse, ont se tourne vers le singulier et inversement, lorsqu'on veut résoudre un problème par le cognitif, on se tourne vers l'universel (je m'attends à des réactions prévisibles sur le caractère universel du cognitivisme...). Tout ça pour dire qu'il y a en nous autant de singulier que d'universel, et que prétendre devoir aborder seulement le singulier pour résoudre un problème personnel est négliger une part d'universalité qui ne fait absolument aucun doute (et dieu sait que je doute souvent)!

Donc énorme erreur d'entrée de jeu.

Ensuite, il y a de fausses informations, comme le fait que le mot race ait été banni du dictionnaire: il a seulement été banni de la constitution et donc de son utilisation pour désigner différentes ethnies humaines. On peut toujours utiliser ce terme pour désigner des races de chiens... etc.
Mais encore une fois, le choix des mots semble échapper à Mme de Funes: comment ne pas voir la façon dont a été utilisé ce mot pour séparer les différentes ethnies afin d'assoir la domination de certains sur d'autres? Comment? Comment ce mot ne peut-il pas être connoté quand il est utilisé pour désigner nos pairs? Évidemment qu'il l'est, et que l'évolution de la société propose de le bannir, encore heureux!

C'est pas fini avec le choix des mots : si "aveugle" représente la réalité difficile et "non-voyant" l'illusion réconfortante (je vous prends au mot), il faudra m'expliquer qu'est-ce qu'on entend pas "non-voyant"? Et bien on entend par là "aveugle", mais dit avec douceur (la politesse c'est important, non)? Il n'y a pas là d'opposition entre la réalité et l'illusion, les deux veulent dire la même chose et tout le monde comprend très bien: "personne qui ne peut voir". Je corrige donc votre erreur: il y a une "réalité difficile et une réalité réconfortante", pourquoi ne pas choisir celle qui est réconfortante donc?

Je vais m'arrêter là car il y a beaucoup à dire mais mon sentiment est que c'est bien dommage, car je suis d'accord avec le fond, mais les arguments sont parfois hors sujet, fallacieux et les informations parfois fausses.

Je pense que l'imposture du développement personnel tient d'une complexité sociologique tout à fait exceptionnelle et pour résumer, je dirais que, voyant que le monde d'hier ne peut plus être le monde de demain, il y a une quête de sens par les nouvelles générations, et donc un créneau pour les gourous de tous genres...
L'imposture, à mon sens, réside là: il y a plus d'intention de faire du fric que d'aider les gens. Et donc on distille de la quantité plutôt que de la qualité (les "coachs" et autres sont rarement diplômés mais très souvent auto-proclamés) à grand renforts de techniques de manipulation type méthode Coué... Bref un grand manque de savoir faire, des méthodes hasardeuses, un contenu des fois vide de sens, et surtout une intention mercantile enrobée de promesses et d'injonction à se sentir bien (là dessus, je suis d'accord avec vous). Un peu comme dans les sectes, la quête de sens, la faiblesse, la peur de l'avenir... sont autant de portes ouvertes aux prestidigitateurs.

Merci tout de même, car tout n'est pas à jeter puis nous sommes d'accord globalement, et il faut communiquer sur les dangers de ces pratiques de "true believers" (je ne les épargne pas non plus^^).

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