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Critique de niviarsiaq


Ce livre est un hérétique ! Au départ, tout met en confiance pour assurer la lecture. Une série télé dont la direction artistique et acteurs sont assez bons, la promesse d'un énorme de tas de thèmes et autres choses qui me tiennent à coeur, sur fond d'érotisme plus ou moins léger et de chasse au sorcières. Une infirmière de la seconde guerre mondiale ? Un voyage dans le temps un poil mystique ? Une période bien sombre de l'Ecosse rarement trouvée dans les livres, avec moult détails ? J'ai trouvé le livre parfait !

Et là, déception. Chute. Un soufflé au fromage devant un match de rugby.

Je pensais me trouver devant un roman assez intelligent, recherché. Me voilà devant un énième Harlequin historicisant où de nombreuses dames en "costumes d'époque" (j'y reviendrais brièvement) se font enlever par des Highlanders bruts mais ayant bon coeur. Alors oui, ça existe, effectivement. Mais ce n'était pas ce que j'étais venue chercher ici. La faute est sûrement sur moi. Peu de recherches effectivement sur ce livre. Peu ? rien.

Entre l'infirmière en service au début du livre, qui ne fait preuve qu'un peu de bon sens (c'est à dire en utilisant des techniques qui sont connues de tout un chacun aujourd'hui. Il aurait été autrement intéressant d'avoir un aperçu du savoir infirmier des années 40s, de la façon dont les statistiques se sont intégrées aux sciences du soin avec des personnes comme Clara Barton ou Florence Nightingale par exemple. Des plantes médicinales. Éventuellement l'incompréhension de la jeune femme autrement que sur 5 pages.
Parce que si vous souhaitez être dépaysé, et bien gare à vous ! Claire n'est pas dépaysée. Ni par le langage de l'écosse du XVIIIéme, nullement différent de l'anglais du XXéme siècle (c'est magique), ni par les vêtements, ni par les coutumes. Rien. Stoïque et froide, voire acerbe et ingrate, l'héroïne du livre n'est qu'un prétexte, effleuré rapidement dans des scènes bien trop courtes d'introspection. Une pensée rapide pour son Frank bien aimé et hop, plus de pensées pour lui pendant 250 pages. Être "forte" ne veut pas dire être insensible ou même grossière. Un personnage peut être fort et courtois. Et sensible. Et même pleurer parce que oh mon dieu les gens que je connais me manquent ! Incroyable non ? (Sans compter le brave méchant qui est tellement plat que c'en est risible)

Quant à la chasse aux sorcières, l'époque est bien mal choisie. La chasse aux sorcières, c'est fini depuis le milieu du XVIIéme, donc....Un simple allez sur Wikipédia suffit. Par contre, s'il n'est pas possible d'être jugé comme une sorcière, si on prétend l'être, il est possible de finir devant les juges. Ou éventuellement si on est une personnalité extrêmement suspicieuse. En particulier les femmes qui vendaient leur savoir pour faire avorter, empoisonner, et qui faisaient des messes noires. Geillis éventuellement, qui le clame haut et fort. Claire, sous la protection de nobles, j'en doute.
L'Ecosse est un des derniers pays à exécuter des sorcières (1723 pour la dernière). Bénéfice du doute tout de même, même si cela me paraît plus être une énième excuse pour faire sauver la demoiselle.

Un autre point de recherche sur lequel est est très facile de trouver des sources, mais qui n'a pas eu l'air d'intéresser l'auteur. le costume. A la fin du livre, Claire explique que pour une fois elle met un corset parce que zut, elle n'aime pas ça. le corset, sous une robe de cette époque, c'est obligatoire. Si tu n'en portes pas, ça se voit. Point. Alors pour une dame noble, ne pas porter de corset, c'est simplement impossible. Soit dit en passant, les pièces d'estomac sont souvent épinglées sur le corset, d'après ce que je peux entendre et voir dans mes brèves recherches. Sans corset, on épingle où ?
Sans parler des multiples références à des poches (et pas celles qu'on attache à la taille, qui ont existé) et une scène où Jaimie déboutonne la robe De Claire dans le dos alors que les robes s'attachent sur le devant (d'où le fait d'épingler la pièce d'estomac).

Bref.

Je parle peut-être beaucoup trop sur ce livre. Ai-je un peu trop spéculé sur ce qu'il devrait être et non ce qu'il est réellement ? C'est fort possible, et la faute est très certainement sur moi.
Ce n'est pas le genre de livre que j'apprécie à sa juste valeur de divertissement, en tout cas. Si vous cherchez autre chose qu'une vague romance avec relents historiques , passez votre chemin.
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