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Critique de BazaR


BazaR
01 novembre 2018
Il faut bien l'avouer, je n'ai fait qu'effleurer l'oeuvre de Robert E. Howard. Longtemps victime de préjugés idiots, je ne me suis décidé qu'il y a trois ans à lire un recueil genre « Best of » de nouvelles de Conan. Et j'ai découvert un trésor.

Parmi les nouvelles il y avait un bijou peut-être un peu plus brillant que les autres car le décor me rappelait avec force l'Empire Romain aux prises avec les Pictes ; il s'agissait bien sûr de « Au-delà de la Rivière Noire ». Un Conan temporairement mercenaire embauché dans un fort de frontière de l'empire d'Aquilonie pénètre le territoire des Pictes qui menacent les colons.

La transcription en BD de Mathieu Gabella et Anthony Jean est absolument sublime. On y retrouve l'atmosphère de menace que les Pictes font peser sur les colons aquiloniens, portée par les effets d'une affolante sorcellerie et d'une affligeante sauvagerie. Une vision qui n'est pas sans rappeler le danger vécu par les colons américains isolés face aux tribus indiennes sans pitié (mais des tribus qui voient des étrangers s'emparer impunément de leurs terres).
On y retrouve surtout la personnalité à nulle autre pareille de Conan, colosse calme et maître de lui, maîtrisant sa peur à la perfection si tant est qu'il lui arrive de l'éprouver, jamais dépourvu d'une solution pour se sortir du pétrin, muni d'une volonté d'adamantium et d'une puissance physique à faire pâlir les animaux les plus sauvages. Un rayonnement qui illumine les pages dans la nuit comme une liseuse.
Dans cette nouvelle, Conan est associé à un aquilonien d'une trempe plus normale nommé Balthus, un soldat qui sait se battre, dépassé par les événements mais les affrontant avec courage. Un contrepoint parfait qui élargit les contrastes du récit. Et il y a bien sûr le splendide sorcier Picte Zogar.

Les choix stylistiques des auteurs m'ont surpris dans la mesure où ils sont éloignés des images que mon esprit avait générées. Comme je l'ai dit plus haut, je pensais ambiance « marche de la Rome antique » alors qu'on a ici plutôt l'impression d'être quelque part en Afrique équatoriale, au point que je m'attendais presque à voir surgir Johnny Weissmulller poussant son célèbre « Ungawa Timba ! » à la tête d'un troupeau d'éléphants. La tête de Conan, sa coupe de cheveux très « sauvage de Mad Max » à mille lieux des dessins de John Buscema m'ont également déstabilisé. Et j'ai aimé cette interprétation qui apporte à la BD une originalité, un sentiment de nouveauté.

J'irai certainement jeter un oeil sur d'autres adaptations de Conan un de ces jours. Et bon sang, il faut vraiment que je me fasse l'intégrale Conan de Howard un de ces quatre.
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