AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de NMTB


NMTB
02 septembre 2019
Si j'ai bien compris, moi qui n'ai lu aucune autre enquête de la série, Monsieur Lecoq constitue ce qu'on appelle désormais un préquel (on a beau trouver des mots nouveaux on n'invente pas grand-chose). Il raconte la toute première enquête du célèbre inspecteur, un prototype évident de Sherlock Holmes (quand je dis qu'on n'invente pas grand-chose…).
Dès le début, à partir de simples traces dans la neige, monsieur Lecoq, qui n'est alors qu'un modeste mais ambitieux agent de la Sûreté de vingt-cinq ans, fait tout un tas de déductions hallucinantes sur la scène d'un crime qui vient d'être commis. Et pas mal de petits éléments plongent merveilleusement le lecteur dans le Paris d'avant Haussmann et le renseignent la vie quotidienne à cette époque. C'est l'un des aspects plaisant du roman, outre l'intrigue rocambolesque.
Il a été publié pendant le Second Empire, et il y a bien un peu beaucoup de flagornerie de la part de Gaboriau sur le pouvoir en place, c'est toute une réécriture impérialiste de l'histoire de France, où un accent particulier est mis sur la « Terreur Blanche ». Sans trop en dévoiler car cet aspect politique est important, l'Empire est montré comme le bon régime, gardien de l'ordre et de la République (sic), contre les anciens profiteurs ultraroyalistes et les traitres émigrés. D'ailleurs tout le mystère part d'une allusion au Napoléon de Waterloo. Mais c'est surtout la seconde partie qui devient politique.
Car on peut dire que « Monsieur Lecoq » contient deux romans en un, qui s'adressent à des publics très différents et qui peuvent se lire indépendamment ; l'un est l'énigme, l'autre la solution. Et la solution, la pré-histoire du crime, ne tient presque plus rien au genre policier, elle est classique avec de l'amour (une certaine Marie-Anne, dite « ange de l'insurrection », est au centre de l'intrigue) et de la vengeance. Cette seconde partie traîne un peu en longueur, des fois un même évènement est raconté deux ou trois fois à la suite selon des points de vue différents. On ne retrouve monsieur Lecoq que pour la conclusion mais les rebondissements sont constants et on n'en finit pas de s'interroger, de trouver des circonstances atténuantes, des comportements infâmes et même de changer d'avis sur tel ou tel personnage. Un pur feuilleton, coup de théâtre sur coup de théâtre, et cela rend difficile la logique des enchaînements, je ne suis pas sûr qu'il n'y ait pas quelques incohérences.
Commenter  J’apprécie          30



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}