Mireille Gagné nous fait vivre l'angoisse avec ses
Frappabords pour nous mettre, une nouvelle fois et quel plaisir, face à la réalité du monde environnant, celui qui pâtit des actes humains, de l'homme qui n'hésite pas à souiller la terre.
Les
frappabords sont des mouches piqueuses.
L'autrice donne la parole à l'une d'entre elle, dans un langage très sulfureux, elle exalte de plaisir lorsqu'elle pénètre l'épiderme de Théodore. Ce dernier est un homme reclus chez lui, dont la routine métro-boulot-dodo est son mantra subit. Nous sommes en 2024, il vit dans un monde où la chaleur assomme et dans lequel la violence est omniprésentes, les médias s'en délectent. Écho au monde d'aujourd'hui.
Les chapitres du
Frappabord et de Théodore alternent avec ceux dédiés à Thomas. Ils se déroulent entre 1942 et 1956, Thomas est convoqué du côté du fleuve Saint-Laurent, sur une île militaire où sa mission est de créer une nouvelle arme bactériologique. Apogée de la bêtise humaine ?
Ces trois personnes, même s'ils vivent à des époques différentes, vont se croiser d'une certaine manière pour servir un discours écologique fort et nécessaire.
Ce que j'aime chez
Mireille Gagné, c'est qu'elle dose justement ses propos avec finesse, elle dénonce habillement, nous questionne. Tout en dénonçant, en toile de fond elle crée une histoire âpre mais qui devient douce, celle qui lie Théodore et son grand-père, comme un dernier espoir qui subsiste ?