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Critique de Shaynning


Premier tome d'une série, "Limonade", "Un été au Lac Saint-Jean" initie une série qui concorde tout-à-fait avec sa couverture. Rafraichissant, estival et sucré tout comme la limonade ( attention, francos européens, au Québec, la "limonade" c'est de la citronnade, et la "limade", c'est votre limonade ). On a donc un roman conçu pour être léger, divertissant et joyeux.


Charlie Saint-Pierre a 16 ans et gère comme elle peut son anxiété parfois invasive. Depuis la séparation de ses parents, elle a eu tendance à se renfermer. Lorsque son meilleur ami, Sam, lui propose de venir avec lui au Lac-Saint-Jean pour être moniteur de camp de vacance, elle décide de voir cela comme un défis. Néanmoins, Sam ne pourra finalement pas l'accompagner, car il a été sélectionné pour un traitement expérimental supposé aider son système immunitaire peu performant. La Lavalloise se retrouve donc seule pour son premier été au camp, avec une camarade de chambrée qui semble froide à son endroit. Norah, dite "Aparté" est en froid avec Sam, le meilleur ami de Charlie, ce qui rends les choses quelque peu inconfortable au départ. Rapidement, cependant, Charlie parvient à réconcilier les deux amis, se découvre une réelle complicité avec Aparté, ainsi que ses petits campeurs. Finalement, cet été ouvre un champ de possibles prometteurs! Reste à garder l'équilibre avec "Henri", ce petit hamster qui a tendance à rouler frénétiquement dans sa tête...


C'est un roman-Soleil jeunesse, très lumineux et sucré. S'il y a quelques petits enjeux de base, on a des personnages gentils, de la communication idéale et beaucoup de positivité. Un roman qui porte bien son nom, je trouve.


Le premier grand thème est l'adaptation, on s'en doute vu l'anxiété du personnage. Introvertie qui s'est rabattue sur elle-même, Charlie espère avoir l'opportunité de s'ouvrir aux autres, de faire quelque chose d'un brin "foufou". Quoi de mieux que de devenir monitrice? Ce n'est pas seulement un travail qui demande des compétences de travail d'équipe, mais également d'une bonne dose de laissez-aller. Se prendre au sérieux n'est généralement pas un trait de moniteur, c'est même le contraire. S'ajoutent le sens des responsabilité, l'empathie et la débrouillardise, tous des éléments à travailler dans ce milieu. Aussi, Charlie part de la ville, Laval, pour le camp Piékouagami, en pleine forêt du Nord. On a donc un gros changement de décor, de confort et même d'expressions linguistiques!


L'autre grand thème serait à mon sens les relations. Charlie doit manoeuvrer avec un premier contact froid avec sa cochambreuse. Mais pour l'avoir personnellement vécu, parvenir à surmonter un premier contact difficile, et découvrir une personne remarquable de ce fait, c'est réellement gratifiant et enrichissant. La communication fait des miracles , quand elle est bien maitrisée et ouverte sur l'autre. Il aura plusieurs occasions dans le roman où la communication fait toute la différence. Bon, reste que les autres personnages sont matures et bienveillants, ça aide. Vous ne trouverez pas le moindre antagoniste dans ce roman. En outre, Charlie a un premier béguin avec le charmant Hameçon, amateur de natation et de bas/chaussettes dépareillées. Celles et ceux qui ont la fibre romantique devraient apprécier, ils forment un duo fort mignon et Hameçon est un personnage masculin très sympathique. Bah, comme je le disais, tous les personnages le sont.


L'élément qui m'a le plus fait rire est sans conteste "Henri", cette personnification de l'anxiété de Charlie. Elle lui parle souvent, comme si c'était une entité en soi avec qui il fallait composer. Cela illustre du coup à quel point l'anxiété est intrusive. On aura maintes fois des pensées intrusives qui rappliquent et Charlie qui tentent de les contenir. Les autres personnages qui sont au courant pour son anxiété auront été compréhensifs et aidant. Kiwi, la coordinatrice, plus spécialement, quand Charlie fait une crise de panique. Il est toujours bon de rappeler que les gens anxieux composent avec quelque chose sur lequel ils vont devoir travailler toute leur vie et que parfois, ils se retrouvent envahit par elle. Ça n'a peut-être rien de physiquement visible, il n'en reste pas moins que cela peut être un réel handicap qui nécessite le concours des autres. Leur empathie et leur compréhension, surtout.


Qu'en au Camp en lui-même, c'est crédible. On a des noms de camps loufoques, des activités typiques, des chansons, des défis, des enfants aux personnalités colorées et des feux de camp. J'ignore si c'est le cas en Europe, mais au Québec, les "Noms" de moniteurs sont obligatoires. Certains diront que c,est pour faire rire les enfants ( il y a de ça) mais de nos jours, il y a une dimension à prendre en compte: les réseaux sociaux! Et oui, vaut mieux que les campeurs, habiles petits utilisateurs biberonnés aux réseaux et aux cellulaires, ne parviennent pas à trouver les profils des moniteurs grâce à leur nom. Je parle d'expérience. Ça entretient donc une forme d'anonymat pour les moniteurs: ce qui se passe au Camp reste au camp. Exemples de noms tirés du roman: Limonade, Hameçon, Kiwi, Aparté, Bali, Allumette, Splash, Paparmane, Lego, Virgule, etc. Faut avouer que ça met un brin de folie au camp, également.


Côté écriture, comme c'est un roman se déroulant au Québec, avec les spécificités linguistiques de la Région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, on aura quelques termes typiquement de la région et de la province. Rien de très incompréhensible, néanmoins. Je lui trouve une formule très internationale, avec quelques petits mots québecois ça et là. les termes du Saguenay et du Lac-Saint-Jean sont en plus expliqués par les personnages qui en sont issus. Une bonne chose parce que les Lecteurs qui ne sont ni Saguenéens ni Jeannois ne comprendront pas non plus.


Précisions pour nos amis européens, la ville de Laval est située sur l'Île jumelle à celle de Montréal, au Nord. Il faut cinq heures à partir de Laval pour gagner la région du Saguenay [ Et ] -Lac-Saint-Jean, qui est réellement réputée pour ses bleuets et son vaste Lac, qui fait 1003 mètres-carrés.


Entre autres détails moins pertinents, mais que j'ai apprécié: Norah est quebeco-égyptienne; il y a un couple de filles et un couple de garçons qui ont dansé un "slow" au party de fin de camp; Bali et ses "jokes de papa" ( expression québecoise: un humour pas très mature ni très intelligent, avec des jeux de mots pas très recherchés) et sa performance de paysanne au spectacle; les informations sur la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean ici et là; ainsi que la page de garde jaune qui contient les "nom" des moniteurs et divers éléments du camp en représentations graphiques.


Donc, si une incursion dans le pays des bleuets vous fait envie, avec une romance gentille et de l'anxiété divertissante en fond de trame, c'est un sympathique roman que voici, avec des nuances citronnées amusantes et des notes de bleuets pétillantes.


Pour un lectorat du premier cycle secondaire, 13 ans en montant.

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