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Critique de jmarcio


Le sujet de ce livre est le rapport, s'il y en a, entre la folie et la créativité. Et l'auteur est normalien et médecin psychiatre, chef de service à l'Hôpital Sainte-Anne, à Paris.

Il nous fait une présentation en crescendo, et je résume, juste les points principaux à retenir.

Ça commence par la théorie de l'évolution et le darwinisme. Et là... d'où venons nous ? Il y a nous, les homo sapiens, et les autres. Il nous explique le fonctionnement du cerveau, de notre cerveau extrêmement plus complexe que ceex des autres espèces. du coup, il défend l'idée que cette complexité de notre cerveau a été acquise grâce à une certaine perte de "fiabilité", si on peut dire comme ça. Cette perte de "fiabilité" introduit des vulnérabilités, qui n'existent pas dans des cerveaux plus primitifs et moins complexes. C'est hors sujet ici, mais j'aurais aimé avoir son opinion sur les théories (ou plutôt idéologies) dites antispécistes.

Une réflexion rapide, très rapide sur ce que c'est la conscience, lorsqu'il parle du fonctionnement du cerveau, et j'ai compris qu'il ne croit pas à la dualité corps / esprit.

Et là commence la partie intéressante. Il nous parle de la créativité et nous expliques les psychopathologies pouvant avoir un rapport avec la créativité : la dépression, la bipolarité (alternance de dépression et manie) et la schizophrénie.

Et on tombe sur des conclusions qui peuvent étonner mais sont fondées sur des données statistiques : les créatifs ne sont pas forcément fous ou vice versa. La relation est plutôt de parenté. Les vulnérabilités du cerveau dont on a parlé se transmettent de génération à génération et peuvent générer soit des gens normaux, soit des créatifs soit des fous. Et la probabilité de trouver des fous dans la famille des créatifs, et vice versa, est plus importante que dans la population normale.

Ensuite, il y a tout une réflexion sur l'art créé par des fous, que l'on désigne par l'art brute, sur le langage et d'autres sujets dont on ne pense pas à priori. Des sujets plutôt philosophiques.

Et ça fini par une réflexion sur le métier de médecin psychiatre. Son rôle est plutôt de soulager la souffrance mentale d'un malade que de les fixer dans le chemin de la créativité. C'est une spécialité à part dans la médecine puisqu'il ne traite pas le patient juste comme un "corps machine" tel que théorisé par Descartes, tel que dans la plupart des autres spécialités. Pour être un psychiatre il est utile de dominer aussi d'autres domaines de connaissance tels la philosophie.

Un livre qui m'a beaucoup appris fait réfléchir. La lecture de ce livre me donne envie de lire d'autres et même d'assister à ses cours.
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