AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Patsales


C'était pas loin. Un trio de pieds nickelés faisant la nique aux douaniers et jouant à saute-frontières pour permettre à une belle réfugiée de relier la Somalie au Canada, un conte alcoolisé et tonique qui donnerait le moral...
Conte parce que symbolique et peu intéressé par le réalisme. Alors oui la réfugiée est belle (et polyglotte, ça aide), des amis surgissent opportunément pour permettre à l'aventure de continuer, et même une corde se matérialise au milieu de nulle part quand il s'agit de ligoter un méchant. Bon, c'est la loi du genre.
Je suis un peu plus gênée aux entournures quand la justification du périple est de rendre une mère à sa fille, faudrait pas que l'héroïne veuille la liberté par pur égoïsme, non, c'est une vraie mater dolorosa, total respect. Respect et nunucheries: « Elle poursuivait sa quête maternelle et douloureuse qui ne cesserait que le jour où elle tiendrait sa fille serrée dans ses bras » ou bien « Je regardai Saamiya, si forte et si fragile »
Et puis surtout, la fille de Saamiya a été enlevée par une association humanitaire qui doit beaucoup à l'arche de Zoé, naguère au centre d'une sinistre affaire de néocolonialisme compassionnel. Et ça c'est intéressant, de comprendre comment des jeunes gens armés des meilleures intentions se sont fourvoyés pour devenir de sinistres pourvoyeurs de chair humaine.
Ah oui mais non. Face à la lumineuse Saamiya si forte et si fragile, il n'y a que d'infâmes salauds - y compris la mère adoptive, garce hautaine.
Or, à quoi sert cette extrême simplification ? Un conte a le droit de réduire ses personnages à des marionnettes symboliques au nom de la vérité supérieure qu'il fait advenir. Et ici? Quelle est cette vérité nue qui surgit devant nos yeux dessillés ? C'est qu'on en apprend de belles: que les islamistes tuent et sont méchants (sans déc?), que perdre un membre de sa famille est douloureux et que l'eau ça mouille.
C'est vous dire si j'avais la nette impression de perdre mon temps quand, au détour du chapitre XI, j'ai lu que l'héroïne éprouvait « un doute récurant ».
Eh ben, ça a suffi à illuminer ma journée
Commenter  J’apprécie          243



Ont apprécié cette critique (24)voir plus




{* *}