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Critique de keisha


keisha
10 décembre 2018
"Je marchais dans le musée en évitant les grands tableaux, lassée de la peinture du vingtième siècle et de ses grands airs messianiques qui crient sur ton passage : 'je suis une oeuvre d'art!' comme s'il y avait de quoi en faire tout un plat, lorsqu'un tableau a capté mon attention. En approchant j'ai découvert son nom : Schiavoni. Un nom qui ne me disait rien du tout; tout au plus évoquait-il celui d'un garagiste ou d'une entreprise de déménagement, même si, dans ce cas, on aurait dû lire 'Schiavoni, père et fils.' Et puis il y avait la question de la ressemblance."

L'illustration de couverture, Jeune fille assise d'Augusto Schiavoni, appartient au Musée des Beaux Arts de Buenos Aires, et lors d'une visite Maria Gainza réalise la ressemblance entre la jeune fille représentée en 1929 et elle-même enfant. Là voilà ensuite rappelant la vie de Schiavoni, particulièrement à Venise, et évoquant sa vieille amitié (à elle) avec un certain Fabiolo. le lien entre ces différents sujets existe, passer de l'un à l'autre peut ne pas paraître forcément fluide, mais on ne s'y perd pas et cela reste fort intéressant.

Voilà comment Maria Gainza, journaliste et critique d'art argentine, construit ses différents chapitres, chacun consacré sans trop de chronologie à un peintre et une partie de sa vie, avec l'Argentine en lointaine toile de fond. La quatrième de couverture appelle cela une fiction autobiographique et je préfère cela à roman.

"Parcourez du regard une salle de peinture argentine. Faites le lentement, en gardant une vision floue. Dès que vous sentirez une secousse (...) arrêtez-vous: il est fort probable que vous vous trouviez face à un Victorica."


Parlant de son incapacité (récente) à prendre l'avion
"Bien sûr, il y a des choses que tu rates en ne voyageant pas. Tu as dû renoncer à voir un jour le Rêve, l'une des grandes peintures de Rousseau qui se trouve au MoMa de New York et qui, fit-on, fait trembler le sol sous les pieds. Tu ne verras pas non plus la Madonna del Parto de Piero Della Francesca, qui est à Monterchi et qui porte une tunique bleue capable d'émouvoir une institutrice allemande; le Baiser à la dérobée de Fragonard, qui est à l'Ermitage de Saint-Pétersbourg, ce sera pour une future réincarnation slave. Et, entre nous, il est temps de renoncer à l'idée saugrenue de contempler de tes propres yeux le hanami, la neige la plus exquise du monde, le moment précis où les cerisiers fleurissent au Japon."
Lien : https://enlisantenvoyageant...
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