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Un premier roman dont le titre original est des mieux choisis : "Le Nerf optique", puisque le regard est au coeur de cette fiction autobiographique, où l'auteur, critique d'art se raconte...entre souvenirs, ainsi que des évocations de peintres, et d'oeuvres picturales l'ayant marquée; je me faisais une joie avant parution !!

C'est une lecture intéressante, insolite...qui offre au lecteur moult détails de l'Histoire de l'Art ...de façon originale.

En dépit du plaisir de cette lecture, je suis moyennement convaincue sur un certain point : les liens entre ses souvenirs, les évocations de ses proches, sa mère, sa cousine, sa meilleure amie, un grand-oncle , Marion, être fantasque et fascinant , etc. et les oeuvres qui l'ont captivée ne communiquent pas naturellement [en tout cas , c'est mon ressenti ].

A chaque évocation ancienne, il y a une sorte de cassure, un sentiment du "coq à l'âne"....
L'ensemble reste plaisant et fort instructif !

Des totales découvertes d'artistes : Charles de Dreux, des peintres argentins, Candido Lopez et Augusto Schiavoni [ mon préféré !... le tableau choisi pour la jaquette de l'ouvrage est de cet artiste]. Des passages passionnants et émouvants sur Gustave Courbet, sa personnalitétumultueuse, et ses audaces artistiques !

Pas complètement emportée par la narration, mais cependant un très bon moment de lecture...entre Littérature et Amour des Arts !

"Je suis partie seule dans ma voiture, mon petit cabinet privé de méditation. (...) Je ne savais pas où aller mais mon instinct de survie me pousse toujours vers les musées, comme les gens qui pendant la guerre se précipitaient vers les abris antiaériens. "(p. 24)

Autre qualité fort appréciable [ même si je n'adhère pas complètement avec les choix des artistes], l'éclectisme incroyable de cette auteure et critique d'art... Entre Charles de Dreux et Rothko, en passant par Courbet et le Douanier Rousseau !...
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J'ai bien aimé ce livre et j'ai passé un agréable moment en sa compagnie .
J'avais avec moi ma tablette et j'ai adoré chercher des infos sur les peintres et/ou les tableaux dont Maria Gainza nous parle.
J'en ai découvert certains, bien évidemment, car même si j'adore la peinture, je ne suis pas experte en peintres argentins...et Candido Lopez ou Augusto Schiavioni m'étaient parfaitement inconnus.
J'ai aimé ces "petites" histoires autours de ces tableaux et de ces peintres, et cela m'a apporté des éclairages nouveaux.
Je ne me suis en revanche pas sentie à l'aise dans les liens que crée l'auteure, entre sa vie et ces tableaux.
Cela m'a semblé parfois incongru, et artificiel.
Je n'ai pas bien compris comment et pourquoi elle passait ainsi du coq à l'âne.
Cela n'empêche que je recommande ce livre à ceux qui aiment la peinture, car même si ses choix picturaux ne sont pas les miens, cela reste intéressant , plaisant et original.
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"Je marchais dans le musée en évitant les grands tableaux, lassée de la peinture du vingtième siècle et de ses grands airs messianiques qui crient sur ton passage : 'je suis une oeuvre d'art!' comme s'il y avait de quoi en faire tout un plat, lorsqu'un tableau a capté mon attention. En approchant j'ai découvert son nom : Schiavoni. Un nom qui ne me disait rien du tout; tout au plus évoquait-il celui d'un garagiste ou d'une entreprise de déménagement, même si, dans ce cas, on aurait dû lire 'Schiavoni, père et fils.' Et puis il y avait la question de la ressemblance."

L'illustration de couverture, Jeune fille assise d'Augusto Schiavoni, appartient au Musée des Beaux Arts de Buenos Aires, et lors d'une visite Maria Gainza réalise la ressemblance entre la jeune fille représentée en 1929 et elle-même enfant. Là voilà ensuite rappelant la vie de Schiavoni, particulièrement à Venise, et évoquant sa vieille amitié (à elle) avec un certain Fabiolo. le lien entre ces différents sujets existe, passer de l'un à l'autre peut ne pas paraître forcément fluide, mais on ne s'y perd pas et cela reste fort intéressant.

Voilà comment Maria Gainza, journaliste et critique d'art argentine, construit ses différents chapitres, chacun consacré sans trop de chronologie à un peintre et une partie de sa vie, avec l'Argentine en lointaine toile de fond. La quatrième de couverture appelle cela une fiction autobiographique et je préfère cela à roman.

"Parcourez du regard une salle de peinture argentine. Faites le lentement, en gardant une vision floue. Dès que vous sentirez une secousse (...) arrêtez-vous: il est fort probable que vous vous trouviez face à un Victorica."


Parlant de son incapacité (récente) à prendre l'avion
"Bien sûr, il y a des choses que tu rates en ne voyageant pas. Tu as dû renoncer à voir un jour le Rêve, l'une des grandes peintures de Rousseau qui se trouve au MoMa de New York et qui, fit-on, fait trembler le sol sous les pieds. Tu ne verras pas non plus la Madonna del Parto de Piero Della Francesca, qui est à Monterchi et qui porte une tunique bleue capable d'émouvoir une institutrice allemande; le Baiser à la dérobée de Fragonard, qui est à l'Ermitage de Saint-Pétersbourg, ce sera pour une future réincarnation slave. Et, entre nous, il est temps de renoncer à l'idée saugrenue de contempler de tes propres yeux le hanami, la neige la plus exquise du monde, le moment précis où les cerisiers fleurissent au Japon."
Lien : https://enlisantenvoyageant...
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Ma vie en peintures s'apparente à un recueil de nouvelles dans la mesure où les onze chapitres qui le composent sont des récits indépendants qui peuvent être lus dans n'importe quel ordre. Ils forment toutefois un ensemble cohérent, par leur thématique et leur forme. Il s'agit de chroniques centrées à la fois autour des destins réels de peintres, de la vie de certains proches de la narratrice et de la narratrice elle-même dont les éléments biographiques sont révélés au fil des pages. Elle vit à Buenos Aires, avec son mari, plus âgé et leur petite fille. Elle est avant tout passionnée d'histoire de l'art. D'un naturel angoissé, elle aime se réfugier dans les musées. Issue d'une famille aristocratique, elle est souvent confrontée à des difficultés financières. Elle travaille en tant que guide. Les anecdotes biographiques autour de Dreux, Cándido López, Hubert Robert, Foujita, Courbet, Toulouse-Lautrec, Rothko, le Douanier Rousseau, Schiavoni, El Greco se mêlent donc à la fois à des histoires personnelles, concernant la narratrice elle-même, une amie d'enfance, une cousine, un grand-oncle, etc. À cet ensemble formant une mosaïque de destins intéressants, souvent tragiques, se mêlent quelques belles descriptions de tableaux.Ce qui frappe avant tout à la lecture des premières pages de El nervio óptico est l'originalité et l'aspect novateur de la forme littéraire mêlant histoire de l'art, destins d'anonymes et autobiographie, ce qui n'est du reste pas sans rappeler certains textes de Borges.

L'ensemble est marqué par une écriture vive, alerte et limpide. Sans être épuré, le texte est dépourvu de longueurs. La narratrice glisse quelques petites pointes d'humour et interpelle de temps en temps le lecteur : « imaginez », « sentez »…

À l'exception de deux textes écrits à la deuxième personne du singulier (où la narratrice s'adresse à elle-même), le roman est écrit à la première personne.

L'auteure manie les arts du récit et du collage. Elle tisse habilement les différents « morceaux » de la narration, en les alternant de manière brillante. Les fils qui relient les histoires des peintres et des autres protagonistes sont tantôt un lieu (Paraguay), une ressemblance physique, une scène de chasse, la mer, etc. Certains détails apparaissent en ricochet d'un texte à l'autre. Les éléments biographiques des peintres, souvent tragiques ou sulfureux, toujours précis et détaillés, attestent des connaissances approfondies de l'auteure en matière d'histoire de l'art, mais aussi de littérature. Son érudition n'engendre toutefois aucune lourdeur, les références étant savamment dosées.

Morts accidentelles, suicides, maladie, vieillesse, incendie, folie, alcoolisme, solitude… tous les destins évoqués sont marqués par la tragédie. L'auteure questionne en filigrane les rapports entre la vie et l'art. Il est par ailleurs souvent question de l'hostilité des éléments naturels, de la pluie, du vent, de la rigueur de l'hiver austral, mais aussi de l'agressivité de la ville de Buenos Aires. Davantage que ses rues ou ses quartiers, ce sont les musées de la capitale argentine qui sont mis en évidence au fil des pages.

En dépit de son originalité, de ses indéniables qualités littéraires et de son rythme agile, on peut reprocher à l'auteure l'aspect répétitif du procédé littéraire, susceptible de provoquer une certaine lassitude. Les premiers textes exercent sur le lecteur une fascination bien plus grande que les derniers. Les anecdotes concernant la vie de la narratrice, celle de ses proches ou connaissances, ainsi que les destins des peintres, aussi intéressants et bien agencés soient-ils, se succèdent sans qu'il y ait une narration transversale, ni de rebondissements pouvant happer le lecteur.
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cet essai, dont le titre français me semble réducteur car dans la langue originale il s'agit plutôt du "nerf optique", nous amène dans l'univers complexe de la réception de l'art. A partir des tableaux devant lesquels l'auteure s'émerveille en tant que critique d'art et la représentante de la haute bourgeoisie argentine, nous voyageons à travers les épisodes de la vie d'un Toulouse Lautrec , d'un Rotko, d'un Roussseau ou d'un El Greco mélangés aux épisodes familiaux de Gainza; nous faisons connaissance de Misia Godebska, grande muse, aujourd'hui pourrait-on dire influenceuse de la vie parisienne; la contemplation de la beauté au bout du pinceau avec la surprise de découvrir en soi de nouvelles émotions;
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Petit livre original et charmant. Chaque oeuvre décrite, "expliquée" et elles sont variées tant par les époques de création que les lieux où elles sont présentes, est une occasion de parler émotions, partage, rencontres, querelles, enfin tout ce qui fait la vie. J'ai eu envie de la faire partager à mes amis qui m'accompagnent dans les expos et au musée.
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