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Critique de lalahat


Après avoir abandonné la lecture de la beauté des jours une première fois, je m'y suis recollée. Il faut fournir un effort pour surmonter l'aspect déprimant du roman. L'écriture, elle-même, n'a rien à voir avec celle des Déferlantes que j'avais beaucoup aimé. Ici, on est dans le quotidien ordinaire d'une femme, Jeanne, 43 ans, mariée, deux grandes filles.

L'écriture reflète la simplicité et la banalité de la vie de l'héroïne. Pourtant, il y a chez elle une faille qui la démarque de son milieu. C'est une personnalité un rien subversive que celle de Jeanne. Elle est influencée par l'artiste serbe, Marina Abramović, et son oeuvre provocante.

Jeanne est une femme tiraillée entre son quotidien un peu ennuyant et ses aspirations à un bonheur plus aventureux. Elle ne semble pas avoir d'exigence particulière dans la vie, et s'accommode assez bien de son couple avec Rémy, solide et aimant. Mais lorsqu'une brèche se présente, la tentation est grande. de même, dans son travail au guichet de la poste, elle fait face, mais avec des moments de rêveries qui sont comme des soupapes.

Ses conversations avec son amie et voisine, Suzanne, qui, elle, traverse une période de fortes turbulences, sont plutôt truculentes. Elles soulèvent des questions profondes, voire philosophiques, dans un langage tout ce qu'il y a de plus directe. Elles sont comme des parenthèses d'échanges intimes et drôles. Jeanne est foncièrement gentille. On deviendrait volontiers sa copine.

La famille de Jeanne composée de personnages rustres ( mais aussi d'une M'mée et d'une enfant différente, Zoé, toutes deux attachantes ) constitue sans doute l'élément le plus déprimant du roman. Elle est le lieu de violences non formulées, plus ou moins inconscientes. Jeanne absorbe cette brutalité mais c'est bien ce qui la conduit à une révolte muette. Elle s'exprime dans sa curieuse attirance pour Marina Abramović.

Il faut dépasser l'impression première très triste et même sordide pour accéder à la réflexion qui sous-tend le récit de Claudie Gallay. L'auteur s'intéresse à l'impacte du milieu social et familial sur l'individu, à son émancipation difficile, d'autant plus s'il est une femme. La relation que Jeanne noue avec son ancien amour de lycée, Martin, apporte un peu de poésie, de délicatesse, une ouverture et surtout un certain suspense. La beauté des jours, en fin de compte, est présente dans la vie de Jeanne. Claudie Gallay, tout en finesse, ouvre les yeux de son lecteur pour la lui faire percevoir.
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