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Critique de Lilinea


"Nuit d'orage à Hauterives" a suivi "Les sept morts d'Evelyn Hardcastle", qui fut pour moi un véritable coup de coeur. Je m'inquiétais, par conséquent, d'entamer un nouvel ouvrage aux thématiques si similaires : un meurtre dans une vieille demeure bourgeoise, où le luxe et le secret se côtoient... Quand une lecture nous a ébranlé, il est parfois compliqué pour la suivante de se démarquer.
Nulle inquiétude cependant à avoir ici. "Nuit d'orage à Hauterives" fut une expérience tout aussi plaisante que sa prédécesseure, et bien qu'elles ont des points communs, elles sont également très différentes sur de nombreux aspects.

Ici, peu nous importe de résoudre un meurtre. Les éléments ne découlent pas d'un drame, mais nous y mènent. le moins que l'on puisse dire est que le roman mérite son titre ; nous commençons l'histoire sous un ciel radieux, qui se couvre petit à petit de nuages, jusqu'à l'explosion funeste.
Alors bien évidemment, l'aspect enquête demeure malgré tout : si nous savons comment l'histoire se termine, le cheminement et la main instigatrice de ce final restent un mystère sur lequel les théories pleuvent tout le long du récit.

Il est peu de dire que la famille Bellamy est connue à Lyon : dominant le vieux quartier, la superbe bâtisse accueille chaque été les trois générations de la maisonnée la plus influente de la région. En l'an de grâce 1954, c'est un nouvel été qui s'annonce pour Gabrielle, Adèle, Eléonore et Hortense. Une nouvelle saison de réceptions, de bals, de langueurs près de la piscine, à se chuchoter des promesses d'avenir.
Mais les tensions sont nombreuses chez les Bellamy, les secrets aussi, et rien n'est plus douloureux qu'une malédiction au goût sucré.

En haute-savoyarde que je suis, j'ai infiniment apprécié évoluer dans le cadre lyonnais, cette ville étant ma résidence de coeur. J'ai aussi eu un immense sourire lors d'une brève escapade des personnages à Annecy, mon lieu de vie actuel.

Sur plusieurs aspects, le personnage central de cette histoire (et non pas "principal", la nuance est d'importance) m'a fait penser à Rebecca, de l'écrit éponyme de Daphné du Maurier. le même magnétisme, la même attraction solaire, hypnotique. La même toxicité aussi, le même vide autodestructeur dissimulé sous l'éclat. Tout comme Rebecca, le personnage dont je fait mention ici m'a causé des angoisses et des sentiments très contradictoires.
J'ai par conséquent trouvé la plume merveilleusement bien maîtrisée et structurée pour réussir à me faire ressentir un tel roller coaster d'émotions.

Probablement mon ouvrage favori des éditions Hurlevent à ce jour, en tête avec "Le choeur singulier de Milly Davis". La période est absolument parfaite pour le découvrir, la chaleur de l'été, ses évocations, voire ses symbolismes étant au centre même de ce maelstrom.
Et pourtant, malgré le contexte caniculaire, la conclusion sera glaçante.

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