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Critique de Alzie
Derrière la figure de Lucrèce peinte par Guido Cagnacci en 1657 (musée des Beaux-Arts de Lyon) reproduite en couverture se cachent bien d'autres beautés provinciales que Gallimard a eu l'heureuse idée de recenser et de rassembler dans ce volumineux et ambitieux ouvrage paru en 1993, où je me plonge souvent et dont le seul défaut est bien son poids. La mise en page ne serait sans doute plus celle-là aujourd'hui mais le contenu est toujours aussi solide et intéressant. Histoire de l'art, histoire de la peinture et d'oeuvres sous un angle inédit ou inattendu. Complément à un ouvrage de 1962 centré essentiellement sur la peinture française, celui-ci est une histoire de la peinture européenne présente dans les musées de province à travers la grande diversité de ses Ecoles et de ses mouvements, du Moyen-Age à la fin du XXe siècle.
Un bref détour par l'histoire rappelle en préambule (Edouard Pommier) l'origine des musées de province aux alentours de 1740, et leur création par l'arrêté Chaptal du 1er septembre 1801, puis leur évolution au cours du XIXe siècle, à partir de dépôts initiaux de l'Etat. Spectaculaire et étonnant réseau à travers toute la France et qui n'a cessé ensuite de s'enrichir. Vingt chapitres, privilégiant la reproduction des oeuvres, sorte d'invitation au voyage par l'image, viennent offrir au lecteur - en un parcours de quelques six cents pages - la mesure de la richesse artistique de ces immenses collections résidentes en régions.
Musée Goya de Castres, musée Baron-Gérard de Bayeux, musée Rolin d'Autun, musée Fragonard de Grasse, musée de l'Annonciade à Saint-Tropez, musée de Rodez ou musée de l'Hôtel Sandelin à Saint-Omer, musée d'Ornans, musée des Jacobins à Morlaix, Carré d'Art à Nîmes, musée de l'Abbaye Sainte-Croix aux Sables-d'Olonne, musée du Prieuré à Saint-Germain en Laye, musée Condé à Chantilly , tous recèlent de vraies surprises ou des trésors insoupçonnés. Collections splendides du musée Fabre à Montpellier à celles des musées des Beaux-Arts de Lille ou de Rouen, de Lyon, Ajaccio, Dijon, Troyes, Brest ou Marseille, la liste n'en finirait pas de s'allonger : ce livre leur rend justice. Manière calme et détendue d'apprendre que l'art ne s'abrite pas toujours au coeur des temples les plus médiatisés, de le regarder aussi en toute quiétude hors des rendez-vous d'une actualité culturelle parfois trop envahissante.
Rubens à Lille, Paul Klee à Villeneuve-d'Ascq, Mantegna à Tours, le Tintoret à Besançon, de Chirico ou Picasso à Grenoble, Hals à Dijon, Titien à Bordeaux, Fautrier à Sceaux, Giotto à Strasbourg, Annibal Carrache à Orléans, Klein et Raysse à Nice, Botticelli en Avignon, Ingres et Kandinsky à Nantes, Tapies à Saint-Paul-de-Vence, le Caravage à Nancy ou Rouen, Stella à Saint-Etienne, Viallat à Céret, Renoir à Cagnes-sur-Mer, Cézanne à Aix, Toulouse-Lautrec à Albi, Maillol à Perpignan, Gauguin à Orléans, etc. Primitifs, artistes de la renaissance, peintres flamands ou hollandais, italiens, français ou espagnols, classiques, romantiques, réalistes, modernes, créateurs ou novateurs de toutes époques s'y côtoient. Un très beau parcours suceptible de suggérer quelques sublimes haltes estivales.
Un bref détour par l'histoire rappelle en préambule (Edouard Pommier) l'origine des musées de province aux alentours de 1740, et leur création par l'arrêté Chaptal du 1er septembre 1801, puis leur évolution au cours du XIXe siècle, à partir de dépôts initiaux de l'Etat. Spectaculaire et étonnant réseau à travers toute la France et qui n'a cessé ensuite de s'enrichir. Vingt chapitres, privilégiant la reproduction des oeuvres, sorte d'invitation au voyage par l'image, viennent offrir au lecteur - en un parcours de quelques six cents pages - la mesure de la richesse artistique de ces immenses collections résidentes en régions.
Musée Goya de Castres, musée Baron-Gérard de Bayeux, musée Rolin d'Autun, musée Fragonard de Grasse, musée de l'Annonciade à Saint-Tropez, musée de Rodez ou musée de l'Hôtel Sandelin à Saint-Omer, musée d'Ornans, musée des Jacobins à Morlaix, Carré d'Art à Nîmes, musée de l'Abbaye Sainte-Croix aux Sables-d'Olonne, musée du Prieuré à Saint-Germain en Laye, musée Condé à Chantilly , tous recèlent de vraies surprises ou des trésors insoupçonnés. Collections splendides du musée Fabre à Montpellier à celles des musées des Beaux-Arts de Lille ou de Rouen, de Lyon, Ajaccio, Dijon, Troyes, Brest ou Marseille, la liste n'en finirait pas de s'allonger : ce livre leur rend justice. Manière calme et détendue d'apprendre que l'art ne s'abrite pas toujours au coeur des temples les plus médiatisés, de le regarder aussi en toute quiétude hors des rendez-vous d'une actualité culturelle parfois trop envahissante.
Rubens à Lille, Paul Klee à Villeneuve-d'Ascq, Mantegna à Tours, le Tintoret à Besançon, de Chirico ou Picasso à Grenoble, Hals à Dijon, Titien à Bordeaux, Fautrier à Sceaux, Giotto à Strasbourg, Annibal Carrache à Orléans, Klein et Raysse à Nice, Botticelli en Avignon, Ingres et Kandinsky à Nantes, Tapies à Saint-Paul-de-Vence, le Caravage à Nancy ou Rouen, Stella à Saint-Etienne, Viallat à Céret, Renoir à Cagnes-sur-Mer, Cézanne à Aix, Toulouse-Lautrec à Albi, Maillol à Perpignan, Gauguin à Orléans, etc. Primitifs, artistes de la renaissance, peintres flamands ou hollandais, italiens, français ou espagnols, classiques, romantiques, réalistes, modernes, créateurs ou novateurs de toutes époques s'y côtoient. Un très beau parcours suceptible de suggérer quelques sublimes haltes estivales.
