Deuxième tome de la série biographique de
Max Gallo sur le général
De Gaulle, la solitude du combattant retrace la période 1940 (de Gaulle quitte le gouvernement de Paul Reynaud pour mener la Resistance depuis l'Angleterre) à 1946 (de Gaulle démissionne de la présidence de la République en raison de sa lassitude quant au jeu des partis).
Max Gallo a ici fait le choix de ne parler que très peu des atrocités nazies et, globalement, des forces de l'Axe. En effet, l'auteur s'est concentré sur les nombreux rapports de force qu'a du gérer le général
De Gaulle : avec l'Angleterre menée par
Churchill qui accueille
De Gaulle mais tente de le tenir à l'écart de la scène internationale, avec les Etats-Unis et Roosevelt qui souhaite préparer le partager de l'Europe sans la
France, avec les communistes qui se réapproprient la Résistance et que
De Gaulle soupçonne d'être guidés par Staline, avec les collabos qui le condamnent à mort puis, quand le vent tourne, se mettent du côté des gagnants, ou encore les opportunistes qui tentent de profiter de toutes ces dissidences afin d'écarter
De Gaulle en l'accusant de despotisme ou encore d'amitiés avec les communistes.
Mais de Gaulle a "choisi la voie la plus dure mais la plus habile : la voie droite". Une valeur qui lui a permis de tenir bon contre vents et marées, d'effacer la honte du régime de Vichy et d'aider la
France à renouer avec son destin.
Une détermination farouche grâce à laquelle il parvient à rester rationnel malgré l'émotion, à fixer comme priorité la nation alors que sa famille est directement impliquée dans la guerre : femme en exil, belle-famille dans la Résistance ou déportée, ou encore son fils, Philippe, en première ligne durant les combats pour la libération.
A force de lutte et de courage,
De Gaulle s'impose comme la figure du chef aux yeux des Français après la guerre. Après avoir mené certaines réformes, soumises par référendum aux Français, il décide de quitter la présidence, lassé par le jeu des partis politiques qu'il trouve stérile et hypocrite. Il choisi le moment de son départ, en espérant être rappelé tôt ou tard par son pays.
Malgré sa densité, ce livre reste selon moi un excellent ouvrage historique : précis, exhaustif et fluide, j'attaquerai avec plaisir le troisième tome de cette série !