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Critique de EBONNAVE


J'ai éprouvé beaucoup de plaisir au cours de cette lecture qui relate l'histoire de France dans une période très tourmentée de la dynastie des Capétiens. Les règnes de six rois sont ainsi racontés, de Louis VII à Philippe le Bel. Max Gallo s'abstient de parler de la première guerre de cent ans (1159-1299) alors que c'est bien de cela dont il s'agit. Charles VII rompt son mariage avec Aliénor d'Aquitaine, qui convole en secondes noces avec Henri II de Plantagenet. La France, déjà bien grignotée dans son territoire perd ainsi certaines provinces. Les terres royales se limitent alors à un quadrilatère congru autour de Paris allant de Bourges au sud à Noyon au nord. La France tend à disparaître au profit du royaume d'Angleterre à moins qu'un miracle ne se produise…
Une vraie leçon d'histoire dispensée par le mécano académicien où ce dernier met en exergue les alliances et mésalliances qui à la fois construisent et démembrent l'Europe. Il montre le rôle de la papauté et de la chrétienté pour cimenter ce qui fut autrefois l'empire de Charlemagne, comment les papes n'ont de cesse d'éviter les guerres internes pour conjuguer les volontés belliqueuses vers un ennemi commun. C'est le temps des croisades, l'apogée de l'ordre du temple et des hospitaliers.
Les rois se succèdent et vont durant des décennies monter des expéditions considérables pour l'époque. Richard Coeur de Lion conquit Chypre et cèda l'île à Philippe Auguste qui en fera une base logistique. Les papes provoquent ces reconquêtes avec pour ambition d'arracher le Saint-Sépulcre des mains des infidèles et demander la conversion des peuples rencontrés, combattus, et parfois vaincus. Toute la chrétienté d'Europe se réunit autour d'un projet commun.
Max Gallo a créé une famille de personnage fictifs du nom de Thorenc, nom emprunté au lac à proximité de Nice patrie de l'auteur.
Il s'agit de chevaliers (pères et fils), proches des rois qu'ils suivirent dans leurs pérégrinations afin de léguer à l'histoire un témoignage. On retrouvera les chevaliers de Thorenc dans d'autres romans de l'auteur à l'époque des Valois. Cet artifice malgré quelques feedback hasardeux, rend toutefois la lecture de ce roman plus vivante.
Les chevaliers de Vileneuve - Thorenc verront ainsi évoluer le royaume de France, participer activement à la politique des rois, balancer entre le temporel et le spirituel… la dévotion de ces rois sera telle qu'ils essayeront au fil du temps de s'exprimer avec dieu et face à dieu, réduisant au plus bas l'influence de la papauté.
150 ans qui, au final se termineront par une dictature des Capétiens, assainissant les finances de la France au prix de mesures impopulaires tout en désignant à la vindicte des bouc émissaires plus riches que l'Etat, que le roi.
Lorsque l'on pense à Philippe le Bel, de l'autre côté du miroir apparaît inexorablement Jacques de Molay le grand maître des Templiers. Son exécution sur le bûcher, la destruction des commanderies et de leurs dignitaires cachent en vérité la persécution la plus importante des juifs de France accusés de s'adonner aux activités d'usure. Leurs biens seront confisqués au profit de la couronne, ceux des templiers devant être confiés aux hospitaliers reconstitués en Ordre de Malte, seront finalement détournés vers le roi à sang froid.
Mais en conclusion, toute cette réal politique de Philippe IV le Bel ne servira à rien car la France redescendra en enfer avec le déclenchement de la 2° guerre de Cent ans, celle que tout le monde connaît.
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