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Critique de Bougnadour


Jeunesse et vieillesse, modernité et conservatisme s'affrontent dans ce dernier volet de la saga des Forsyte où le poids du passé pèse sur les nouvelles générations.
Vingt ans après les anciens ennemis ont vieilli, Soames a presque oublié Irène et Jolyon mais les enfants ont grandi. Fleur la fille de Soames et Jon le fils d'Irène sont à l'âge où l'on tombe amoureux et il suffit d'une seule rencontre et d'un regard pour que le drame se noue, l'impensable coup de foudre qui n'aurait jamais dû exister vient bousculer les bonheurs fragiles de parents excessivement attachés à leurs rejetons.
Les deux tourtereaux ne comprennent pas l'opposition farouche des leurs familles à toute idée de mariage. Mais d'allusions en confessions ils finiront par comprendre le lourd différent entre Irène et Soames et le dilemme cornélien où le destin les a conduits.

Le monde a changé autour des Forsyte, la guerre est passée, la modernité s'installe dans les foyers et dans les esprits. Pour Soames « le propriétaire » c'est l'heure du crépuscule, les jeunes générations n'ont pas ses valeurs et ne partagent pas son amour de la possession. Il ne comprend plus les objets d'art qu'il achète et voit avec tristesse disparaitre les Forsyte des générations précédentes, celles qui avaient construit la prospérité de la famille. Et pour comble voilà que sa fille adorée s'amourache du fils de Irène. Pour celle-ci le retour de Soames dans son horizon est une punition divine qui vient mettre en péril le bonheur qu'elle avait trouvé avec Jolyon.

Ce volume final est le plus brillant de la série, le plus resserré, on retrouve le style plein de finesse de Galsworthy et son humour qui égratigne les vieux Forsyte surtout le conservateur Soames. La tension dramatique n'est pas absente, le sort de Fleur et Jon ne se règlera que dans les derniers chapitres non sans avoir mis Irène et Soames à la torture. Ce dernier que l'on finit par plaindre : son incompréhension devant l'amour qui l'aura fui toute sa vie est émouvante, tout comme son intuition de la fin d'une époque et de la maison Forsyte.
Cette chute à venir justifie le titre du roman, dans le monde qui vient la propriété ne sera plus l'ultime but et même pour les jeunes Forsyte tout sera à louer.
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