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Critique de le_Bison


« Bryndis Kiljan, correspondante de guerre au Ferhoer Bild de Reykjavik, ouvrit les yeux et comprit qu'elle avait forcé sur la bouteille en réalisant deux choses : premièrement, qu'elle n'était pas dans sa chambre, et deuxièmement qu'elle était toute nue. Elle fit un effort de mémoire mais son esprit brumeux refusa de réagir, et l'espace d'un instant un sentiment de culpabilité dévastateur se mêla à la migraine. Elle se retourna mais ne vit personne d'autre dans le lit, ce qui la soulagea un peu. Elle vit sa culotte au pied d'un petit canapé, et ses autres vêtements sur le tapis. Il y avait des odeurs de tabac et de vodka, et aussi de transpiration. Elle eut la nausée. Avec qui elle était ? Impossible de se le rappeler. Ses souvenirs n'allaient pas au-delà du dîner, quand elle était partie boire avec un groupe de journalistes qui venaient d'arriver à Bogotá. Sur la table, elle vit un paquet de préservatifs Durex entamé et, plutôt rassurée, elle se dit que même dans les plus terribles soûlographies elle conservait le sens des priorités.
Soudain, elle entendit un bruit dans la salle de bains : quelqu'un avait tiré la chasse d'eau et se lavait les mains. Elle pensa qu'elle découvrirait l'identité de son amant quand la porte s'ouvrirait, et elle n'en fut que plus intriguée. »

C'est à ce moment là que j'entre en scène. Je sortis des chiottes et la regarda de nouveau, totalement nue. Non, je n'avais pas rêvé cette aventure. Cette blonde islandaise aux gros nichons qui me faisait totalement fantasmée était bien dans mon lit hier soir… Ne soyez pas trop jaloux, correspondant de guerre à Bogotá n'est pas de tout repos et une fois cloitré dans notre confortable hôtel 5 étoiles, il faut bien s'occuper. Boire le matin, baiser le soir – loi journalistique oblige dans un pays en guerre. Cessons de parler de ma vie privée qui ne regarde que moi et mes potes qui me croyaient incapable de me lever une poulette blonde de cette classe. Je ne vous refais pas un cours d'histoire géopolitique, vous n'avez qu'à lire mes chroniques journalistiques. Bogotá est assiégée depuis des mois. le gouvernement a fui sur Carthagène, la guérilla contrôle le Sud de la ville et affronte l'armée et les milices paramilitaires. Les obus pleuvent sur la ville, et moi j'ai flairé le bon coup : un trafic d'armes. Je mets Bryndis sur l'affaire également. Elle a plus de répondant et d'atouts que moi…

[...] à suivre... car après cette blonde, c'est le défilé des hôtesses de l'air qui me sont promises dans une seconde nouvelle - Histoire tragique de l'homme qui tombait amoureux dans les aéroports.

Mais je résume : Quelle littérature, quelle truculence érotique, quel bonheur ! Merci monsieur Santiago Gamboa !

[...]
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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