Ne plus se mentir

(...) ce dont nous aurons certainement le plus besoin pour tenir dans les temps qui viennent c'est de fraternité, de vitalité et d'amour. Seules des communautés soudées, déterminées et coopératives pourront résister aux menaces, mutualiser leurs ressources, s'entraider, produire et partager équitablement.

Dans l’incontournable épreuve de dérèglement climatique, de descente énergétique, de raréfaction des ressources et de déclin de la biodiversité que nous allons traverser, nous n’aurons pas besoin de « bons sentiments » mais de puiser profondément dans les valeurs qui ont toujours permis au collectif de faire face : lucidité, honnêteté, justice, dignité, responsabilité, fraternité, vaillance, bravoure, courage… Et probablement une autre, essentielle, qui nous fait aujourd’hui massivement défaut : la compassion envers toutes les formes de vies animales et végétales sur cette planète.

Considérons enfin nos actions individuelles pour ce qu’elles sont. Les gestes qui font sens pour chacun d’entre nous ont le mérite de réduire la dissonance cognitive qui nous tiraille en nous permettant de nous aligner sur nos convictions.

D’ici quelques décennies, le dernier plus gros mammifère terrestre sera … une vache, sélectionnée, clonée et vouée à l’abattoir.

Le niveau de confort que nous partageons actuellement dans les pays riches se paie au prix du saccage des ressources naturelles, de pollutions multiples et d’un pillage écologique planétaire

"Tous les plaisirs, tous les avantages de l'humanité resteront toujours pris à quelqu'un et à quelque chose, dans l'espace et dans le temps. Il est physiquement impossible de bénéficier d'un niveau de vie élevé aujourd'hui sans atteindre gravement à celui de nos descendants, tout en détruisant massivement la nature vivante."
Vincent Mignerot

Le mythe émancipateur de notre civilisation industrielle et marchande ne tient qu'au prix de promesses écologiques intenables.

Nicolas Hulot a décidé de ne plus se mentir. L'humanité continue, elle, à se raconter des histoires.

Pour quiconque revendique une conscience écologique, la réduction volontaire de son pouvoir d'achat et le choix d'un mode de vie sobre ne doivent plus être questionnés. Ils s'imposent. Loin d'être l'expression d'un repli rétrograde, ce sont des actes politiques forts et engageants qui marquent le refus de collaborer avec les logiques insensées de l'illimité qui fondent le système "croissanciste".

On n’est pas près de réconcilier la fin du monde et la fin du mois, en tous les cas pas sans une répartition équitable du fardeau immense que constituerait l’effort de conversion de pans entiers de l’économie. Atténuer le changement climatique suppose des choix impopulaires.