Un jour, à la cantine populaire, vous recevez une seule ration de soupe pour vos deux enfants. Une soupe insipide, faite d'eau bouillie et d'épluchures de pommes de terre. Laquelle de vos deux filles nourrir ? L'aînée ou la cadette ? La plus robuste ou la plus fragile ? Une mère peut-elle faire le choix de l'une, et condamner l'autre ? C'est pourtant ce que vous faites : vous l'écrivez noir sur blanc "Ou bien Alia avec de la soupe donc Irina sans soupe, ou bien Irina avec de la soupe et donc Alia sans soupe". Une équation mathématique, que vous résolvez de manière irrationnelle : "Irina est plus petite et plus faible, mais j'aime plus Alia". Avez-vous conscience, à ce moment-là, d'obéir à la loi de la nature la plus violente, la plus tyrannique : la loi du plus fort ?