AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de lafilledepassage


Une poésie sauvage comme une gitane, « ne vois-tu la plaie que je porte depuis la poitrine jusqu'à la gorge ? Roses brunes j'en vois trois cents qui parsèment ton plastron blanc. Ton sang s'égoutte et l'odeur même jusqu'à ta ceinture s'imprègne ». Sauvage comme l'odeur du musc, l'odeur nard et des baies de myrte.

Une poésie mystérieuse voire mystique qui évoque, parfois invoque, tous les saints d'Andalousie, Saint Christoballon, Saint Michel (Grenade), Saint Raphaël (Cordoue), Saint Gabriel (Séville), Sainte Olalla, …

Une poésie douloureuse comme le chant de la gitane, en proie au « mal éternel des gitans mal solitaire intègre et pur ! Mal secret des courants obscurs et petit matin confondant ! ».

Une poésie sensuelle comme la lune « aux deux bras écartés qui découvre lubrique et pure ses deux seins de métal dur », ou quand « au dernier tournant des rues j'ai touché ses seins dormants mais vite éveillés pour moi, grappes de jacinthe écloses ».

Une poésie fougueuse comme les chevaux, vive comme les flammes du feu dans la nuit, « comme ces gitans, émergeant du champ d'oliviers, cuivre et songe », violente comme ces couteaux qu'on n'hésite pas à sortir.
Garcia Lorca écrivit « tel que je suis, je dois vivre : comme un gitan authentique ». Pas étonnant donc que sa poésie soit, elle aussi, gitane.

Plus prosaïquement je relève un point négatif de la présente édition (édition bilingue chez Point) : la traduction en rimes alors que le texte en espagnol n'est pas en rime. C'est dommage parce que ça donne un côté tout à fait artificiel à la poésie, un côté forcé. En lisant, j'ai eu cette impression d'entendre chanter faux.

Mais aussi un point positif pour les nombreuses annotations sur la culture andalouse et gitane, les repères biographique, les extraits de la correspondance de l'auteur, bref autant d'informations qui jettent un éclairage bienvenu sur cette oeuvre, pas toujours évidente à saisir tant elle est riche en références et aussi en symboles.
Commenter  J’apprécie          406



Ont apprécié cette critique (40)voir plus




{* *}