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Critique de le_Bison


Je suis un vieillard d'à peine quatre-vingt-dix ans, écris quelques chroniques qui se veulent littéraires depuis des lustres même si elles ne passionnent guère de monde. Pour célébrer mon anniversaire, j'ai eu envie de me faire un doux plaisir. Une chose inhabituelle par les temps qui courent : une adolescente vierge. Difficile à trouver, même pour la maquerelle expérimentée qui me racole depuis des années. Mais la perle rare ne se négocie pas et elle finit par me trouver une jeune fille de quatorze printemps ; toute frêle, toute fraîche, travaillant dans un atelier de couture. C'est ma veine ! Faite que mon coeur ne lâche pas, le médecin dit que tant qu'il bat c'est que je ne suis pas encore mort ! Tant qu'il bat c'est que de l'amour vit encore en moi…

La belle vie, merde ! A cet âge-là, être encore capable de tirer son coup. Mieux, se voir proposer une jeune fille encore pure. Il fallait oser. Gabriel García Márquez l'a fait. Mais là où tu pourrais t'attendre à du glauque et de la perversion, sa plume possède cette aura qui transforme cet acte à la limite des moeurs de bonne conduite en moment de grâce dans la vie du vieux. Il ne fait pas l'éloge de la prostitution mais une ode à la vie, à l'amour. Parvenir à trouver le grand Amour sans sexe. Non pas qu'à cet-âge-là on ne peut plus (et je suis là pour le confirmer !) mais cette jeune fille, droguée au somnifère, est si belle et si pure endormie et nue sur le lit qu'elle ne mérite pas de se voir réveillée par la vieille chose que je vois dans le miroir. Ah, l'amour, à tout âge…

« Mémoire de mes Putains Tristes », un petit roman digne d'un prix Nobel qui d'une plume emplie de sensualité et de poésie donne une vision si belle du proxénétisme, de la prostitution et de la pédophilie. Il faut oser, oser baiser à tout âge, oser rêver à tout âge, et surtout oser aimer à tout âge. La vie n'est qu'amour aux temps du choléra ou d'autres maladies vénériennes. Surtout lorsque le sarcasme de la vie se mêle à la pudeur de l'amour. La vie d'un vieillard n'est pas cent ans de solitude et si la mort est annoncée, rien ne vaut les derniers instants de désir et de plaisir.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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