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Critique de zorazur


Je suis une telle inconditionnelle du comte de Monte-Cristo que je ne pouvais que me précipiter sur ce roman dès sa sortie en librairie - voici déjà plusieurs années. Un comte de Monte-Cristo moderne, j'en avais rêvé, les trois auteurs l'ont fait.
Bien entendu, ce roman n'est pas exactement celui que j'aurais produit si j'avais eu le talent, la capacité d'écriture, la documentation, le temps, l'éditeur etc pour réaliser ce projet.

J'ai déploré une trop grande partie du roman consacrée aux amours entre David et Jasmine (Edmond et Mercedes), à la jeunesse de David et à sa vie avant la trahison qui le brisera, une fin, aussi, qui ne colle pas totalement à celle de Dumas.
le roman est déséquilibré par rapport à l'oeuvre de Dumas, puisque la vengeance, en proportion prend beaucoup moins de place, et qu'on aurait aimé plus de manoeuvres et de manigances de la part du héros, mais bon, il ne s'en sort pas trop mal dans ce registre.

Et était-il utile de consacrer autant de développements aux grands de ce monde ? François Mitterrand est un personnage pour qui j'ai personnellement la plus grande admiration, mais la baraque de Latché est superflue dans le roman dès lors qu'on a compris le niveau des fréquentations du Prince Arjuna Khan.

En bref, très bref : notre Edmond Dantés moderne s'appelle David Arcas, et s'il vit bien à Marseille, il n'est plus modeste marin, mais employé par M. Valmer (M. Morel) dans sa compagnie de tourisme à bas coût "Le monde est à vous". le méchant c'est François Champredin (Danglars), qui ne sait pas plus piloter que moi, et qui en veut à mort à David d'avoir réussi à sortir l'avion d'une mauvaise passe. L'autre méchant, c'est Jean-Mi (Fernand), fou d'amour pour Jasmine laquelle n'aime que David (vous suivez ?). On ajoute à tout ce petit monde Noël (Caderousse), marié à la libidineuse Josette (La Carconte), ex actrice de porno, Noël qui va se laisser entraîner dans cette lamentable histoire.

Car on est en mai 68, et c'est pire qu'entre les Cent jours et la restauration. Et les évènements vont se précipiter. Un autre méchant apparaît, il s'appelle Becq (en fait c'est Villefort, et son père fait partie des gentils, en l'occurence le Noirtier de Dumas). Sauf que celui-là est tellement méchant qu'à la suite des basses manoeuvres de Champredin et Jean-Mi pour se débarrasser de David, il va en rajouter une couche pour que David disparaisse définitivement de la circulation.
Du coup, tout le monde est content. Jean-Mi qui peut aller conter fleurette à la belle Jasmine et même l'épouser, Champredin qui va aller de prévarication en argent mal gagné, Becq, qui oubliant ses fredaines de mai 68, devient un célèbre avocat, tellement célèbre qu'on va penser à lui pour entrer au gouvernement.

Tout le monde est content, sauf le malheureux David (Edmond, toujours), qui battu, drogué, emprisonné, maltraité, finit au fond du désert libyen prisonnier de Khadafi, un autre méchant, mais plus connu. Mais miracle, c'est là qu'il rencontre l'abbé Faria - pardon, Evsaï Abramovitch Kagan, qui va tout lui apprendre : l'anglais, l'arabe, la géopolitique, l'histoire du conflit israélo-arabe, les bonnes manières et surtout, pourquoi il est là et par la faute à qui. Et comment récupérer plein de sous dans une banque de Genève quand Khadafi aura fini de torturer Kagan.

Sitôt dit, sitôt fait.

Dès lors on ne parlera plus de David Arcas, mais du prince Arjuna Khan, familier de Tom Cruise et de Gorbatchev.

Le méchant Jean-Mi a eu un fils avec Jasmine, le fils ne s'appelle pas Albert de Morcerf mais Thomas, il a plein d'amis, des journalistes, des énarques; et le prince Arjuna va le tirer d'une mauvaise passe. Jean-Mi, qui au passage est devenu député européen, s'est fait remarquer en Afrique où il a trahi un chef d'Etat, à savoir le père de la belle Marie des Anges (Haydée), maîtresse de Arjuna. du coup PPDA l'invite à une de ses émissions pour se disculper - je vous dis pas ce que le malheureux Jean-Mi va prendre confronté à la belle Haydée - pardon, Marie des Anges, sa carrière politique ne s'en relèvera pas.
Quant au méchant Becq, il a eu en premières noces une fille, la belle Marianne (Valentine de Villefort), en deuxième noces, un fils, Ernest, aussi sale gosse que le Edouard de la première version, et il a fait disparaitre peu après mai 68 le corps inanimé du malheureux bébé qu'il a fait à la pauvre Pascale, une gamine de 14 ans qui épousera d'ailleurs le méchant Champredin. Lequel bébé resurgit des années après sous le nom de Nelson Cavalheiro Da Cruz (autrement dit Andrea Cavalcanti) pour confondre l'ignoble. Vous suivez toujours ? Parce que le beau Nelson prétend épouser la belle Régine, fille de Champredin, et que tout çà va très mal se terminer pour Champredin, étant donné que le mystérieux Arjuna, entre deux entretiens avec Mitterrand et Gorbatchev, ne fait que comploter.

Bon, je pourrais continuer encore longtemps mais en bref, très bref, juste histoire de vous dire qu'entre le méchant gendre de Saddam Hussein et le nouveau marché de la téléphonie mobile, finalement j'ai bien aimé. Et de la même façon que l'abbé Faria laisse en héritage à Monte-Cristo son traité sur la gouvernance des peuples, Kagan charge Arjuna d'une ultime mission... mais chut !
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