Penser la fabrication du féminin et du masculin, et le rôle des sciences dans cette affaire, c’est donc faire plus qu’une enquête descriptive sur des états variables des représentations proposées par les sciences. C’est rendre compte de l’historicité radicale des définitions de l’humain, pointer la place prise dans l’histoire occidentale par la construction de la binarité féminin/masculin comme processus de pensée dichotomique, ou encore signaler la puissance durable de l’opération qui consista à l’époque contemporaine à penser cette binarité sous la forme de l’altérité
L’idée selon laquelle les principes politiques modernes émergent d’une rupture avec la légitimité théocratique du pouvoir, idée qui n’a acquis le statut d’évidence que grâce à l’indisponibilité d’une grande partie de textes fondateurs, a durablement occulté l’élément nouveau sans lequel il est difficile de comprendre l’histoire politique des siècles : le déplacement de la légitimation du domaine religieux à celui de la nature
Le fait que le concept d’universel a souvent servi d’outil de répression n’invalide nullement l’idéal de promotion des valeurs, savoirs ou pratiques universels. … réfléchir à la possibilité de développer un concept de l’universel à même d’inclure le point de vue des dominés
les faits scientifiques ne sont pas donnés objectivement, mais créés collectivement