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Critique de Bricyclette


La 4ème de couverture nous montre les visages souriants de Sylvie et de Pierre Garoche. Cela peut paraître bizarre quand on sait que Pierre est mort d’un cancer alors qu’il n’avait pas 60 ans et que sa femme a écrit ce récit un an après. De plus sur la couverture figure Samuel leur petit fils qui semble jouer avec des pétales de fleurs roses sur le cercueil de son grand-père.

Vous l’aurez compris, il s’agit d’un énième témoignage sur la mort et la manière dont Sylvie et son mari ont vécu l’annonce du cancer et la mort. J’avais déjà lu ce livre en 2009 au moment où Sylvie est venue le signer lors d’une fête paroissiale et j’avais été frappée par la sérénité et la lumière qu’elle dégageait. Je me souviens d’y avoir alors puisé beaucoup de réconfort. A l ‘époque, je n’étais pas personnellement confrontée au cancer d’une personne proche.

C’est maintenant à mon tour de traverser une zone de turbulences depuis que j’ai appris que mon beau-frère, dont nous avons fêté les 50 ans dans la joie et l’insouciance en février dernier, est atteint d’un cancer qui progresse à pas de géants. J’ai donc besoin de trouver du soutien quelque part et je sais par expérience que les livres y contribuent pour une grande part.

Du coup, j’ai voulu relire le témoignage de Sylvie Garoche pour m’aider :
• à tenir le coup dans la durée,
• à soutenir mon beau-frère et ma belle-sœur en trouvant les mots justes pour eux et pour moi,
• à accueillir leur souffrance sans la nier,
• à envisager la mort de mon beau frère de manière sereine, comme une suite logique à sa vie alors que tout me crie qu’il est trop jeune pour mourir, que jai encore envie de partager de beaux moments avec lui,
• à emmagasiner des forces pour continuer à vivre si, par malheur, il meurt bientôt.

Je suis à nouveau frappée par la force de vie du témoignage de Sylvie Garoche. Certes l’issue est triste puisque son mari meurt. Sylvie l’écrit dès le prologue « Pierre est mort. Le 22 septembre, à 0h30, il a rendu son dernier souffle. » Et en même temps, tout est synonyme de vie dans ces 144 pages. Je trouve que tous les mots sont justes, à leur place, il n’y a rien à enlever à mon goût. Et je me sens invitée à vivre pleinement tout ce qu’il me reste à vivre avec mon beau-frère sans me poser mille et une questions stériles car je n’en connais pas les réponses.

"Cueille le jour présent, en te fiant le moins possible au lendemain. C'est une expérience très forte que avons faite tout au long de cette année : à chaque jour de sa maladie, Pierre pouvait mourir, mais il n'était pas encore mort. Plutôt que de vivre sa mort par anticipation et avec désespoir, nous pouvions profiter à pleines mains de tous les beaux instants qui nous étaient donnés. Et nous ne nous en sommes pas privés. La proximité de la mort invite encore à une attitude profonde de vérité."

Pour ma part, je puise beaucoup de réconfort dans les lignes qui précèdent. Cela me donne le goût de VIVRE, tout simplement et de communiquer ce goût à la vie à mes proches aussi bien dans ma sphère familiale que professionnelle où je côtoie des personnes âgées (moyenne d’âge 85 ans). Merci beaucoup, Sylvie Garoche, pour cette saveur particulièrement délicieuse que vous m’offrez.
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