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Critique de deidamie


« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd'hui, on va parler d'un pavé espagnol qui se passe en Chine : le lecteur de cadavres, d'Antonio Garrido.

Or donc le jeune Ci travaille dur pour intégrer la magistrature. Hélas, il est contraint d'interrompre ses études, de suivre son père à la campagne et de subir la tyrannie d'un frère aîné insupportable. Ce dernier est accusé de meurtre et Ci perd sa famille, à l'exception de sa soeur. Ils retournent ensemble à la capitale, où le jeune homme devra apprendre à survivre jusqu'au jour où son talent pour « lire les cadavres » sera remarqué…

-Quelle pavasse ! j'parie que c'est long et indigeste.

-Oh non. Les événements s'enchaînent assez vite, tu n'as pas le temps de t'ennuyer. L'auteur te met rapidement dans l'ambiance et ne manque jamais de t'expliquer tel ou tel point culturel pour éclairer l'histoire et les réactions des personnages : j'ai trouvé quantité de renseignements précieux sur le fonctionnement de la Chine ancienne. Grâce au contexte, tu ne te perds jamais : point d'indigestion à craindre ! Sauf si tu redoutes les descriptions de tortures ou de blessures, bien que le texte reste soutenable.

J'ai également apprécié les réflexions, tout l'aspect médico-légal, de chaque meurtre. Il faut dire que les passages où les scientifiques fous livrent le résultat de leurs analyses font partie de mes préférés quand je regarde des séries policières.

-Mouais. Ben moi, le côté « je suis sans famille et je m'appelle Rémi », ça m'a ennuyée.

-Que veux-tu dire ?

-Tous les drames qui lui tombent dessus, sans cesse et sans s'arrêter ! J'en avais assez, je voulais que ça s'arrête ! Je n'en pouvais plus de ce déchaînement de mauvaise fortune !

Je n'ai pas aimé les personnages secondaires non plus. J'ai gardé l'impression qu'ils disent tous la même chose. Tu as Feng et Ming qui déclarent que Ci a du talent, qu'il est merveilleusement compétent, et puis les autres, qui le considèrent comme un moins-que-rien et ne se privent pas pour le menacer ou le maudire.

Je n'ai pas aimé non plus l'épisode de la liaison. Ce passage n'avait aucun intérêt, je m'en fiche, moi alors, des performances d'une femme au lit ! Mais fais avancer l'histoire, au lieu de raconter par le menu comment le héros prend son pied !

-Tu exagères, ce passage est mince au regard de la taille de l'oeuvre…

-Ben justement ! Quand tu ponds 700 pages, ce n'est pas le moment de te perdre en descriptions inutiles et même pas excitantes. Et puis c'est long… le dénouement, je n'en pouvais plus. « Une révélation ! -Un coup de théâtre ! -Une autre révélation qui annule ton coup de théâtre ! -Haha, je sors ma carte Illumination soudaine, et paf, ton autre révélation est morte ! »

Je comprends bien qu'il faut ménager le suspense, mais le procédé, quand il s'étire trop longtemps, m'irrite au lieu de me délecter. Finissez-en, qu'on en finisse !

-Bon, il reste quand même un chouette roman dépaysant et instructif… par exemple, je ne me doutais pas de la dureté du confucianisme.

-Certes. Toutefois, une fois refermé, je garde la sensation d'avoir lu un divertissement bien ficelé qui ne va pas me laisser de souvenirs durables.

-Plaisant…

-Mais sans plus. »
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