AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Olibloo


Dans "le lecteur de cadavres", Antonio Garrido nous offre un bon récit policier dans un cadre tout à fait passionnant: la Chine du XIIIème siècle. J'ai apprécié ma lecture mais je ne peux pas lui mettre une note supérieure à la moyenne.
Malheureusement, le récit souffre de deux problèmes majeurs selon moi; un personnage principal mal écrit et un problème de rythme majeur.
Je m'explique: Notre héros, qui se nomme Cí Song, est un jeune intellectuel d'origine modeste qui se destine à des études universitaires et qui a un don pour l'autopsie. On comprend très vite que sa vie va être intéressante et, en tant que lecteur, j'ai hâte de savoir pourquoi l'Empereur, comme on peut le lire sur la quatrième de couverture, a besoin de lui pour résoudre un crime.
Sauf qu'entre-temps, Cí va subir des centaines de pages (non vraiment, je ne rigole pas) de mésaventures dignes d'une tragédie grecque. En l'occurrence, je n'ai rien contre les héros malchanceux mais j'avoue qu'après la 17ème fois où il se fait rouler dans la farine, la tragédie laisse place à la comédie et on commence vite à s'en lasser. Cí est naïf, crédule, défaitiste, moche (non que ce soit important mais cela ajoute au pathos du personnage), rustre, malpoli et irrationnel. En plus, il ne sent pas la douleur, ce qui offre à l'auteur la chance de lui faire subir à peu près tout et n'importe quoi. Il ne fait que prendre des mauvaises décisions et a un sens de la survie proche de celui de Claude François. En bref, Cí n'hésiterait pas à laisser tomber son sèche-cheveux dans son bain si on lui disait que cela lui permettrait de sauver sa peau.
Passons au second problème du roman: le rythme.
Vous avez hâte de voir Cí travailler main dans la main avec l'Empereur afin de résoudre ce terrible crime sordide que l'on attend tous? Et bien lisez d'abord 319 pages de mésaventures tragi-comiques censées nous introduire le personnage de Cí et son bagage personnel. 319 pages c'est à peu près la taille moyenne d'un roman, sauf qu'ici on attend toujours le début de l'intrigue car, bien que tous ces éléments aient leur importance, nous devons subir les tribulations du héros qui ne semble pas vraiment avoir un but précis. Certes, ça se lit bien et plutôt rapidement, mais je pense qu'on aurait pu aisément enlever 150 pages en tout dans le roman.
Malgré tout cela, la deuxième partie du roman est géniale et franchement passionnante (malgré la malchance perpétuelle du héros). de nombreuses personnes ont cité la recherche extensive de l'auteur sur la Chine ancienne et je ne peux qu'être d'accord avec eux; "le lecteur de cadavres" est un parfait exemple du travail que l'on attend dans un roman historique, et pour cela, chapeau!
Commenter  J’apprécie          110



Ont apprécié cette critique (10)voir plus




{* *}