AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de frandj


Ce livre aborde un sujet très délicat: les signes de l'impuissance chez un sexagénaire, et les conséquences sur sa vie et sur l'image qu'il a de lui. A priori, je peux imaginer deux réactions possibles devant ce déclin: ou bien la résignation pragmatique, ou bien le désespoir.
Mais Jacques, le héros du roman, ne vit pas ainsi les premiers signes avant-coureurs de l'hiver sexuel. Certes, il est déjà passablement angoissé, alors qu'il n'a pas encore subi l'humiliation du fiasco sexuel. Et il se résout à consulter plusieurs fois des docteurs, qui semblent très dubitatifs et presque cyniques devant ses problèmes. (Les dialogues entre médecin et patient sont des morceaux d'anthologie, très réussis). Mais en même temps, Jacques s'installe dans une attitude de défi, il veut à tout prix rester "flamboyant" et, face aux autres (notamment avec Laura, sa maitresse très aimée), il veut sauver les apparences d'une manière assez "bravache". Il en fait trop. A mes yeux, ce personnage est peu crédible; je n'éprouve pas de "tendresse" pour lui, car je le sens inauthentique. Plus généralement, il me semble que l'histoire de la relation entre les deux amants - telle qu'elle est décrite par R. Gary - ne sonne pas juste. Malgré les foucades de son amant, Laura reste obstinément amoureuse, sans états d'âme. A ces difficultés personnelles, s'ajoutent dans le récit quelques démêlés professionnels de Jacques, qui est un homme d'affaires proche de la déconfiture: je ne me suis pas du tout intéressé aux péripéties liées à son entreprise, je l'avoue. Vers la fin du livre, la position personnelle de Jacques lui semble si grave qu'il envisage de faire recruter un tueur à gages pour se supprimer lui-même et permettre ainsi à ses proches de toucher une assurance-vie. Cependant, dans l'immédiat, le personnage de tueur s'introduit dans ses fantasmes et lui sert surtout à exciter sa libido faiblissante - cette idée de R. Gary me semble assez bonne, mais elle est utilisée d'une manière trop insistante. L'ultime péripétie du roman n'apporte pas un éclairage nouveau sur le personnage.
J'ignore quel succès a rencontré ce roman auprès du grand public, lors de sa parution (en 1975). Mais, personnellement, je ne l'ai guère apprécié !
Commenter  J’apprécie          50



Ont apprécié cette critique (5)voir plus




{* *}