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Critique de allard95


Ce livre a eu - dans les années 70 - un écho considérable, et pour plusieurs raisons. La supercherie réalisée par Romain Gary, jusqu'à piéger le jury du prix Goncourt, le film - que l'on dit excellent - qui a suivi. Mais aussi par ce qu'il dit, et surtout par la manière dont il le dit. C'est un enfant de dix ans qui parle, fils de péripatéticienne placé parmi d'autres enfants semblables auprès d'une femme âgée, elle-même ancienne fille des rues. le parler de Momo est sidérant: en détournant, en déformant chaque mot, chaque expression courante, l'auteur nous offre un véritable festival de mots, d'un brio qui nous laisse pantois et ne cesse de nous surprendre, du début à la fin. Tel Africain "était venu en France pour la balayer....". Ecrire tout un livre sur ce ton relève du prodige et méritait bien que l'on s'intéresse à ce roman. Au-delà de son style, le livre est le support d'autres messages: le mélange si curieux de naïveté, de rêve et de réalisme des enfants, le milieu épouvantable où Momo évolue, mais au sein duquel se forgera quand même une belle personnalité d'adolescent. La vaine opposition entre les juifs et les Arabes. le droit de mourir pour les vieillards perdus et souffrants. L'humanité de tous, quels que soient leur vie et leur milieu. Un style inimitable, un sens profond, ce qu'il faut d'humour pour parler avec légèreté de choses graves: l'ensemble était vraiment réussi. Romain Gary est un écrivain génial.
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