Une impression un peu mitigée en sortant des Dames de
Cranford. On a beaucoup comparé le style d'
Elizabeth Gaskell à celui de
Jane Austen, et je dois avouer que c'est une des raisons qui m'ont fait acheter cet ouvrage. Pourtant, je n'ai pas eu cette impression à la lecture : le style est beaucoup plus lourd, plus empesé que celui d'Austen, moins ironique aussi. Il y a un peu d'humour, mais on sent que la narratrice n'ose pas aller trop loin dans son maniement, et c'est dommage.
Les chroniques de
Cranford sont racontées à la première personne par une narratrice dont on ignore quasi tout. On suit la vie des dames de
Cranford, une vie paisible, étriquée, un peu élimée, à l'image du col de leur robe. C'est gentillet, on a l'impression que le temps s'est arrêté sur cette ville où résident de nombreuses vieilles filles ou veuves. En effet, le temps s'écoule lentement à
Cranford, entre deux parties de préférence et les visites aux amies, qui doivent respecter les convenances, loin des brouhahas et des tentations de la ville. Mais au fur et à mesure, la magie commence à opérer, et on se prend d'affection pour ces vieilles dames, et on a plaisir à suivre les petits événements qui viennent troubler leur quotidien et leur donner plus de relief. On quitte la société des dames de
Cranford avec l'impression d'avoir partagé une tasse de thé et des scones avec de vieilles amies, tout en douceur.
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