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Critique de Liliseron


Elizabeth Gaskell est assez peu connue en France et c'est un tort ! Avec son premier roman, elle frappe fort, en nous faisant découvrir un milieu ouvrier à Manchester au début du XIXème siècle qui transpire la misère.

C'est un grand roman de lutte des classes, une tentative d'éclairer ces concitoyens sur la pauvreté dont souffrent les ouvriers des usines textiles, ainsi que toute leur famille, et du peu de cas qui est fait de leur vie.
En comparant des familles pauvres (les Barton, les Wilson) à une famille riche (les Carson), propriétaire de l'usine où travaille le père de Mary, Elizabeth Gaskell met le doigt sur une des plus grandes injustices du monde, le vol du travail d'une classe sociale pour l'enrichissement personnel d'une minorité. Les débuts de l'ère industrielle sont allés de pair avec une nouvelle forme d'esclavage. La description du niveau de vie des ouvriers de l'usine Carson fait froid dans le dos, et pire encore celle du travail de Mary, couturière… qui travaille d'arrache-pied parfois jusqu'à minuit sans pouvoir espérer que son salaire suffise à payer son loyer et sa nourriture, même la plus frugale. Cette nouvelle forme d'exploitation de l'homme par l'homme révolte E. Gaskell (et son lecteur avec), qui ne cesse de plaider pour plus d'écoute entre les deux parties, afin que les intérêts de chacun soient respectés, sans toutefois pousser au soulèvement.

Dans la deuxième partie, l'accent est mis sur le romanesque avec une grande maîtrise, impossible de lâcher le roman avant de connaître la fin ! Je tais le résumé car les événements n'interviennent que tard dans le récit et constituent une surprise de taille pour le lecteur ! Je ne voudrais pas gâcher…

Je continuerai avec grand plaisir ma découverte de cette remarquable autrice, dont le style, mariant humour, ironie et drame me marquera durablement !

Challenge ABC 2021/2022
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